Syrie : cinq ans de drame humanitaire
Dans une Syrie en ruines, la population vit dans des conditions humanitaires dramatiques. De 12 à 13 millions sont identifiés par les ONG comme ayant des besoins vitaux importants ; 450.000 [1], dont 250.000 enfants [2], vivent en état de siège.
En cinq ans, près de 70% des hôpitaux ou centres de soins ont été détruits par des bombardements, et plus de la moitié des personnels soignants a été décimée [3]. L'accès aux traitements courants est très compromis.
"Il faut faire de la chirurgie et de la médecine de guerre dans des conditions de sécurité très difficiles", nous explique Jean-François Corty, directeur des opérations internationales à Médecins du monde. En dépit des aides logistiques et financières des ONG – les médecins expatriés n'ayant pas droit de cité en Syrie – les personnels sur place peinent à exercer leur métier, "car ils sont considérés comme potentiellement contre le régime". "Il faut redire qu’il faut sanctuariser les lieux de soins ; il faut faire en sorte que non seulement les civils soient protégés dans la guerre, mais aussi que les médecins et les personnels soignants soient protégés [dans les lieux de soins]."
Le sort des réfugiés en question
La guerre a poussé 4,7 millions de personnes à fuir le pays. La Turquie est aujourd'hui la principale terre d'asile de ces réfugiés, accueillant sur son sol entre 2 et 2,5 millions de Syriens. Le Liban en accueille quelque 1,2 million, selon des sources officielles. Plus des deux tiers vivent dans ce pays dans une "pauvreté extrême", selon l'ONU. En Jordanie, quelque 630.000 sont enregistrés auprès du HCR, mais les autorités évaluent leur nombre à plus d'un million. 225.000 Syriens sont réfugiés en Irak et 137.000 en Egypte.
Les réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions croissantes avec les communautés locales où ils vivent dans des structures provisoires et des conditions très difficiles.
Une grande majorité des réfugiés syriens se trouvent toujours dans les pays de la région, mais ils sont de plus en plus nombreux à se rendre en Europe après un périple dangereux et incertain.
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