Sport : après une commotion cérébrale, le cerveau met plus de temps à récupérer
Reprendre le sport après une commotion cérébrale est courant dans la carrière d'un sportif. Certains parlent d'"épidémie silencieuse" pour décrire ce traumatisme crânien léger. Il survient lors de la pratique sportive, quand la tête subit un mouvement rapide et violent après un contact ou une chute. Le cerveau est alors traversé par des ondes de choc.
Les résultats de l'étude parus dans Nature démontrent que des changements dans la structure du cerveau d'athlètes universitaires restent visibles après qu'ils ont reçu l'autorisation médicale de reprendre les sports de compétition.
Vingt-sept athlètes qui ont tous subi une commotion dans les sept jours ont passé un examen. Les résultats ont été comparés avec vingt-sept autres athlètes non blessés. Cet examen, qui utilise une technique de pointe d'imagerie par résonance magnétique (IRM), a permis de détecter "des altérations durables dans la matière blanche du cerveau et des différentes zones liées à la vision et à la planification".
Chez certains sportifs qui ont mis plus de temps à se remettre, les chercheurs ont même remarqué des changements dans les zones du cerveau qui gèrent les mouvements du corps.
Les chercheurs ont étudié le cas d'hommes et de femmes dans sept sports de contacts mais aussi sans contact. Ainsi, les auteurs mettent en avant la pertinence de leurs résultats pour toute la communauté sportive et pas seulement pour les sports auxquels l'on pense traditionnellement, comme le hockey et le football américain.
D'autres recherches nécessaires sur les changements observés dans le cerveau
"C'est la première preuve concrète montrant que le cerveau est plus lent à récupérer d'une commotion cérébrale", selon l'auteur principal de l'étude, Nathan Churchill, boursier post-doctorant à l'hôpital Saint-Michel à Toronto, au Canada. "Notre étude montre que les conséquences neurobiologiques de la commotion cérébrale peuvent durer plus longtemps que les symptômes que nous recherchons habituellement pour déterminer si un athlète est prêt à jouer à nouveau", explique-t-il dans un communiqué.
D'autres recherches seront nécessaires pour déterminer si les athlètes ont besoin de plus de temps entre le moment de l'accident et leur récupération complète avant de revenir à la compétition.
Mais "en général, les bénéfices pour la santé du sport l'emportent sur le risque de commotion cérébrale", souligne Tom Schweitzer, responsable du programme de recherche en neurosciences à Saint-Michel et co-auteur de l'étude.
Aux États-Unis, jusqu'à 3,8 millions de commotions se produisent chaque année dans les sports professionnels et amateurs.
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