Vaccins : le Gardasil plus efficace que dangereux, selon une étude
Le Gardasil présente-t-il des risques pour les jeunes filles à qui il est inoculé ? Contesté par des associations et des patientes, le vaccin franco-américain Sanofi Pasteur MSD a fait l'objet de plusieurs plaintes en France. Censé prévenir le cancer de l’utérus, il est notamment accusé de provoquer des maladies auto-immunes, et notamment la sclérose en plaques.
Mais une étude menée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ANSM) vient de lever ces soupçons. Elle a porté sur 2,2 millions d'adolescentes, âgée entre 13 et 16 ans. Parmi elles, environ 840.000 avaient été vaccinées contre les infections à HPV et 1,4 million n'avaient pas été vaccinées. Résultat, sur les 14 pathologies examinées, dont la sclérose en plaques, "l’étude a montré qu’il n’y avait pas de lien avec entre ces pathologies et le vaccin ", affirme le docteur Dominique Martin, directeur général de l’ANSM qui a co-dirigé cette enquête.
Une augmentation "probable" du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination
L’étude a cependant révélé un lien statistique entre le Gardasil et deux maladies. Un lien très faible avec l’inflammation de l’intestin mais surtout un lien statistique net avec le syndrome de Guillain-Barré (SGB). Cette maladie neurologique entraîne une faiblesse musculaire qui peut aller jusqu’à la paralysie.
"Cette pathologie peut donc être grave mais elle est toujours résolutive et le plus souvent sans séquelles ", notamment chez les jeunes, explique Dominique Martin. Le risque reste par ailleurs limité, compte tenu de la rareté de la maladie : "de l'ordre de 1 à 2 cas supplémentaires pour 100.000 jeunes filles vaccinées", souligne l’étude.
"Le bénéfice-risque est conservé"
Rien qu’on ne savait déjà finalement puisque ce lien entre le Gardasil et le SGB figure dans la notice du vaccin. "L’étude montre qu’on n’a pas de nouveaux risques que ceux qui étaient déjà connus. On considère que le bénéfice-risque tel qu’il avait été évalué au moment de la mise sur le marché du vaccin est donc conservé ", souligne le directeur général de l’ANSM.
La vaccination contre le papillomavirus n’est pas obligatoire en France mais fortement recommandée par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans.
Le cancer de l’utérus concerne environ 3.000 femmes (nouveaux cas) chaque année. Il est mortel dans près de 30% des cas. Mais c’est un cancer qui peut être prévenu, notamment par la vaccination et/ou par un dépistage précoce par frottis qu’il faut réaliser régulièrement.
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