Bronchiolite : la course des laboratoires pharmaceutiques pour le vaccin VRS est lancée
Cela fait des années que les médecins attendaient, espéraient un vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) et il en arrive quatre pratiquement en même temps, spécialement destinés aux adultes. Ceux des laboratoires GSK pour les plus de 60 ans, de Pfizer pour les personnes âgées et les femmes enceinte et prochainement ceux de Moderna et Janssen.
Le VRS, c’est ce virus, qui provoque chez les bébés la bronchiolite, mais peut aussi aboutir à des formes graves chez les personnes âgées ou affaiblies par une autre maladie. Il tue même chaque hiver presqu’autant d’adultes que la grippe.
Un vaccin développé depuis 2013
C’est une course entre laboratoires, confirme Yann Sergerie, responsable des affaires médicales chez le Britannique GSK : "Il y'a une course, oui, mais le travail de développement de ce vaccin date de beaucoup plus longtemps. On parle d'une soixantaine d'années environ. C'est vraiment depuis 2013, anné où on a découvert une technologie particulière, que la communauté scientifique est sur la bonne route pour développer un vaccin."
"Il y a plusieurs producteurs de vaccins, qui se sont mis dans la course au développement d'un vaccin VRS et il y a maintenant plusieurs options de prévention", explique encore Yann Sergerie.
"L'hiver dernier, on a eu des cas sévères, voire des décès de cette infection. A certains endroits, plus que de la grippe."
Dr Jérôme Barrière, cancérologuefranceinfo
Le Dr Jérôme Barrière, cancérologue à Cagnes-sur-Mer, se réjouit de ces avancées dans la recherche contre le virus respiratoire syncytial : "C'est une très bonne nouvelle, là on joue sur la prévention, donc dès qu'on prévient les choses, on évite de traiter des coûts importants pour la société."
Chaque année en France, 25 000 personnes âgées ou déjà affaiblies par d’autres maladies sont hospitalisées et 5 à 10 000 meurent après avoir contracté le VRS. L’enjeu est énorme. Les vaccins des laboratoires Pfizer et GSK ont déjà été approuvés par l’Agence européenne du médicament. En France, la Haute autorité de santé doit maintenant donner son feu vert pour le remboursement par la Sécurité sociale.
Pas encore de remboursement par la Sécurité sociale
Or, l’agence scientifique indépendante explique qu’elle va prendre le temps d’étudier ces dossiers et ne rendra son avis que dans un an. Loupé, donc, pour commencer à déployer les vaccins lors de l’épidémie de cet automne et cet hiver, regrette le Dr Barrière :"On nous a dit que grâce à la crise covid, on allait apprendre en agilité et en réactivité et bien ça ne semble pas dut tout le cas. On estime qu'il y'aura cet hiver, entre 5 et 10.000 morts liés à ce virus. Alors qu'on a l'outil, alors qu'il est disponible."
Sans attendre le remboursement par la Sécurité sociale, le laboratoire GSK a décidé de commercialiser dès à présent son vaccin en pharmacie, au prix de 200 euros.
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