Cas mortel de rougeole à Poitiers : la victime a "contracté la maladie aux urgences", affirme sa mère
La mère de la femme morte de la rougeole au CHU de Poitiers affirme mardi à France Bleu Poitou que sa fille a attrapé le virus à l'accueil de l'hôpital où se trouvaient de nombreuses personnes atteintes de rougeole.
Yolande Riquelmé, la mère de Jessica morte à l'âge de 32 ans de la rougeole au CHU de Poitiers, affirme au micro de France Bleu Poitou que sa fille a "contracté la maladie aux urgences". La maman explique que "Jessica ne sortait jamais. Du fait de son obésité, elle restait tout le temps confinée à la maison".
"Ce sont les gens qui venaient à elle, mais elle, elle n'allait jamais dehors, ni pour les courses, ni rien, ajoute la mère de la victime. C'est moi qui faisais tout. La seule sortie qu'elle ait eue, c'est celle-là, celle des urgences."
La "sortie" à laquelle Yolande Riquelmé fait référence est un déplacement aux urgences du CHU de Poitiers. Le SMUR de Poitiers leur avait demandé de venir remplir des papiers administratifs à l'accueil, concernant le père de Jessica qui était hospitalisé.
"Il y avait plein de gens sans masque"
"Quand on est arrivées aux urgences, il y avait une épidémie de rougeole, explique Yolande Riquelmé. Il y avait plein d'enfants sur les fauteuils, il y avait énormément de monde atteint de la rougeole et c'est à ce moment-là qu'elle l'a contractée. À ce moment-là il n'y avait aucune mesure de prévention mise en place : il y avait plein de gens sans masque".
Entre le 19 et le 22 janvier, le CHU de Poitiers a en effet dû faire face à un recrudescence de rougeole avec 10 cas signalés en seulement un week-end. Alertée par le CHU, l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a pourtant fait le nécessaire pour rappeler toutes les "personnes contacts", c'est-à-dire les personnes qui de près ou de loin ont approché ces malades atteints de la rougeole.
"J'ai appelé tous les gens que je pouvais prévenir"
Pourtant, la mère de Jessica affirme n'avoir jamais été contactée par les services de santé. "Dès que j'ai su pour la rougeole, j'ai appelé les établissements scolaires, celui de mon petit-fils, j'ai appelé l'hôpital où était hospitalisé le père de Jessica, j'ai appelé tous les gens que je pouvais prévenir, dont les amis qui côtoyaient Jessica", affirme-t-elle.
Yolande Riquelmé explique que si sa fille n'était pas vaccinée contre la rougeole c'est parce qu'elle a suivi les directives gouvernementales de l'époque : "Entre 1980 et 1986, le ROR [vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons] n'était plus obligatoire puisque soi-disant la rougeole était complètement éradiquée".
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