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Vecteur potentiel du chikungunya et de la dengue, il a été localisé "en très petite quantité" à Marseille

L'aedes albopictus, plus communément appelé moustique tigre, a été détecté à La Valentine (XIe arrondissement) et Saint-Barnabé (XIIe arrondissement), selon la préfecture des Bouches-du-Rhône le 10 juin.Bouches-du-Rhône, Alpes-Maritimes et Var, "où les moustiques constituent un danger pour la santé des populations", sont équipés de pièges pondeurs.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Un moustique tigre responsable du Chikungunya et de la dengue.

L'aedes albopictus, plus communément appelé moustique tigre, a été détecté à La Valentine (XIe arrondissement) et Saint-Barnabé (XIIe arrondissement), selon la préfecture des Bouches-du-Rhône le 10 juin.

Bouches-du-Rhône, Alpes-Maritimes et Var, "où les moustiques constituent un danger pour la santé des populations", sont équipés de pièges pondeurs.

Un arrêté ministériel, publié début avril au Journal officiel, a donné lieu à un plan de lutte contre l'aedes albopictus et c'est dans ce cadre que les pièges ont été installés dans ces départements pour localiser précisément l'insecte.

Installés dans 47 communes des Bouches-du-Rhône, ils n'ont pour l'heure révélé qu'une "très faible quantité" de l'insecte dans les deux quartiers marseillais, a indiqué lors d'une conférence de presse François Poisy, le directeur du cabinet du préfet des Bouches-du-Rhône.

Le plan de lutte comporte une surveillance entomologique, assurée par l'Entente interdépartementale pour la Démoustication du littoral méditerranéen, et épidémiologique, encadrée par l'agence régionale de la Santé.

A noter: aucun cas autochtone - c'est-à-dire provoqué par une piqûre qui a eu lieu en France métropolitaine - de chikungunya ou de dengue n'a été enregistré à ce jour. Mais 24 cas confirmés de dengue et un cas de chikungunya, tous importés par des voyageurs infectés à l'étranger et malades à leur retour, ont été enregistrés en 2010 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a précisé Jean-Jacques Coiplet, de l'Agence régionale de Santé.

Pour qu'il y ait un cas autochtone de chikungunya ou de dengue, il faut qu'un moustique-tigre femelle pique dans la région une personne malade (un cas importé) puis pique d'autres personnes, leur transmettant ainsi la maladie.

Pour prévenir la prolifération de ce moustique dans la région, les autorités sanitaires invitent les habitants à éliminer les eaux stagnantes, où ces insectes aiment à pondre leurs oeufs.

Les malades de la dengue ou du chikungunya présentent les mêmes symptômes que ceux de la grippe: une fièvre supérieure à 38°, des courbatures, des douleurs aux articulations, des manifestations hémorragiques ou des céphalées (maux de tête).

Le satellite au service de la localisation des moustiques
La détection de moustiques et de bactéries vecteurs de maladies comme le paludisme ou des gastro-entérites, le suivi d'épidémies, se font désormais dans les zones les plus reculées grâce à l'observation par satellites, la télé-épidémiologie, indiquent les responsables du centre national d'études spatiales (Cnes). But: déterminer quand une espèce dangereuse risque de proliférer.

Tout commence sur le terrain avec un entomologiste ou un biologiste qui définit les éléments annonciateurs d'une possible prolifération des insectes ou des virus vecteurs d'affections parfois mortelles. Ainsi, pour les moustiques, on recherche quelle espèce est endémique dans une zone donnée, dans quel type de mare elle pond ses oeufs, les conditions de pluviosité propices aux larves... Ces éléments sont inclus dans des modèles, et en fonction des précipitations, des périodes de sécheresse, des conditions climatiques favorisant l'éclosion des larves, de la turbidité des mares.

Grâce à l'observation par satellite, il est dorénavant possible de prévenir les autorités sanitaires pour qu'elles renforcent la surveillance, fournissent des vaccins ou des moustiquaires aux populations concernées.

Les spécialistes du Cnes utilisent toute une batterie de satellites d'observation (Spot 5, Quickbird...), de satellites radar (Envisat), ou encore du TRMM (tropical rainfall measuring mission) pour les mesures de pluviosité. Ils permettent de constater l'évolution du climat et de prendre des mesures avant que "les maladies cantonnées dans les zones tropicales n'arrivent. Les vecteurs se déplacent, colonisent des régions où ils n'étaient pas", souligne Murielle Lafaye, responsable du programme télé-épidémiologie du Cnes.

Ainsi, en région Paca, un vecteur potentiel du virus de la chikungunya a été récemment décelé grâce à ces techniques. La télé-épidémiologie, en surveillant tous les facteurs de risque, peut aider dans ces cas-là à "définir une stratégie d'adaptation face à un risque d'épidémie là où l'on ne s'y attend pas", note encore Murielle Lafaye.

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