Venues de toute la France, des centaines de sages-femmes, en grève, ont défilé en tenue de deuil dans les rues de Paris
Réunies à l'appel de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes, elles veulent attirer l'attention sur les conditions financières et matérielles d'exercice de leur profession.
De 900 manifestants (police) à 2.500 (organisateurs) ont dénoncé "les menaces qui pèsent sur la survie de leur activité", dans les secteurs libéral et hospitalier.
Des ballons noirs en signe de deuil et un cercueil accompagnaient le défilé, couplé à une journée de grève, qui les a conduites jusqu'au ministère du Budget.
"Cigognes oui, pigeons non !", "Ni pute ni bonne soeur, je suis sage-femme et je meurs" ou encore "Santé bradée, professionnels épuisés, naissances en danger !", pouvait-on lire sur les banderolles.
"Nos revenus ne stagnent pas ils sont en baisse depuis trois ans, et nous ne demandons pas une revalorisation mais un rattrapage de nos revenus qui sont les plus faibles de toutes les professions de santé", a souligné la présidente de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes. Pour Christelle Gerber-Montaigu, la cotation des principaux actes des sages-femmes libérales était bloquée depuis 2002 et à l'hôpital, leur activité devenait "invisible" car leur travail était facturé "illégalement en cotation médecin", plus rentable.
Elles refusent les usines à bébés
"Dans le même temps", ajoute l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes, "l'Union nationale des caisses d'assurance maladie a essayé d'imposer un projet de sortie précoce de maternité cherchant à morceler l'activité des sages-femmes libérales et à la cantonner à l'activité que souhaite la sécurité sociale afin de faire des économies sans se préoccuper de la qualité des soins".
A l'exemple de plusieurs pays européens, la France devrait adopter le système de l'accompagnemet global ("une femme/une sage-femme") et des maisons de naissance, offrant un suivi plus harmonieux pour les familles et les enfants", a souligné le Collectif interassociatif autour de la naissance, qui soutient les sages-femmes en grève.
"Ces mesures, à l'opposé des 'usines à bébés' qu'on est en train de nous construire, feraient accessoirement économiser 150 millions d'euros par an", a souligné Gilles Gaebel, au nom du Collectif.
On compte quelque 23.000 sages-femmes en France, dont 3.200 en libéral. Elles assurent seules les deux-tiers des quelque 800.000 mises au monde annuelles.
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