Quelle vie après la présidence pour Nicolas Sarkozy ?
L'ancien président de la République reste dans un mutisme absolu depuis sa défaite à la présidentielle.
Que fait un président hyperactif lorsqu'il quitte l'Elysée ? Depuis sa défaite à la présidentielle, Nicolas Sarkozy a choisi de partir en vacances et de se taire. FTVi fait le point sur sa vie actuelle et son éventuel retour.
• D'abord, farniente à Marrakech
L'ancien locataire de l'Elysée est revenu samedi 2 juin en France après trois semaines de repos au Maroc. Avec son épouse Carla Bruni et leur fille Giulia, ils ont séjourné dans une maison de Marrakech mise à disposition par le roi Mohammed VI.
Au soir de sa défaite, le 6 mai, il avait affirmé qu'il allait "redevenir un Français parmi les Français". Au mois de mars, son épouse avait affirmé qu'ils étaient "des gens modestes". Il n'empêche que ce séjour à Marrakech cadre plutôt avec l'étiquette de "président des riches" que lui avait collée la gauche car la ville ocre est plébiscitée par les VIP français comme Dominique Strauss-Kahn, Bernard-Henri Lévy ou encore Jamel Debbouze, rappelle Slate.
• Se taire et laisser parler ses partisans
Nicolas Sarkozy n'a pas pris la parole publiquement depuis son départ en congés. Mais ses proches n'ont pas gardé leur langue dans leur poche.
Brice Hortefeux, un membre du premier cercle, a déclaré lors d'une interview au "12/13 dimanche" de France 3 que l'ancien président "s'inscrit dans une volonté de discrétion durable". "Vous observerez qu'il ne s'exprime en aucun cas publiquement", a-t-il ajouté, précisant qu'il est "dans un état d'esprit très simple". L'ancien ministre de l'Intérieur de 2007 à 2010 venait de fonder l'association Les amis de Nicolas Sarkozy.
Claude Guéant, dernier ministre de l'Intérieur du quinquennat, a affirmé que Nicolas Sarkozy allait rester muet encore un bon moment. L'ancien chef d'Etat ne compte pas prendre la parole "dans le débat politique dans les semaines ou les mois qui viennent", a-t-il affirmé lors du "Grand Rendez-vous" Europe 1/iTélé/Le Parisien-Aujourd'hui en France. Selon lui, "sa responsabilité morale est toujours présente".
François Fillon, ex-Premier ministre, a fait vibrer sa corde lyrique, déclarant le 30 mai sur France 2 que "Nicolas Sarkozy manque à la droite républicaine : il laisse un vide que personne ne peut prétendre combler".
Isabelle Balkany, son amie qui l'a vu longuement lors de son séjour marocain, a été ferme : "Qu'on lui lâche les baskets. Il a l'intention de couper pour un bon moment", a-t-elle prévenu.
Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis, a de son côté affirmé lundi 4 juin qu'il souhaitait que Nicolas Sarkozy soit candidat au prix Nobel de la Paix.
L'ancien président "a choisi une communication confortable pour lui mais gênante pour les autres", estime L'Express.
• Investir de nouveaux bureaux
Nicolas Sarkozy s'est installé lundi dans de nouveaux locaux, des bureaux privés au 77, rue de Miromesnil (Paris 8e), selon les informations du Parisien. Le quotidien précise que les travaux ne sont pas tout à fait terminés, mais que son équipe, composée d'anciens collaborateurs, devait se réunir ce matin.
• Et aller au cinéma…
S'il ne s'est pas encore exprimé, Nicolas Sarkozy s'est montré en public. Et pas pour n'importe quelle occasion. Il s'est rendu mardi 5 juin dans un cinéma du 6e arrondissement de Paris pour assister à une projection privée du Serment de Tobrouk, un documentaire réalisé par Bernard-Henri Lévy sur la guerre en Libye qui a mis fin au régime Kadhafi. Il s'est ensuite rendu dans un café adjacent, Le Bonaparte, pour y discuter avec le philosophe.
• ... en attendant son retour ?
Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po interrogé par le JDD, estime que Sarkozy ne pourra pas rester trop longtemps loin de la vie politique "compte tenu de son âge et de son tempérament".
Son retour est donc plus que probable. Un de ses proches interrogé par le JDD va dans ce sens : "A part au ministère de l'Intérieur, Nicolas n'est jamais revenu à une fonction qu'il a déjà exercée. Il préférera sûrement un nouveau défi." D'après Pascal Perrineau, Nicolas Sarkozy pourrait surtout faire valoir son expérience diplomatique acquise lors de la gestion de la crise économique ou du "printemps arabe" pendant son mandat.
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