Colère des agriculteurs : les convois de tracteurs ont été bloqués aux abords de la région parisienne

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Les agriculteurs n'ont pas réussi à manifester à Paris, lundi 6 janvier. Répondant à l'appel de la Coordination rurale (CR), des dizaines d'agriculteurs avaient pris dès l'aurore le chemin de Paris et de Lyon. Mais la plupart n'ont pas atteint leur but. Le deuxième syndicat du secteur agricole appelle à des actions qui pourront durer plusieurs jours, pour dénoncer des normes trop strictes et jugées inéquitables, sur fond d'inquiétudes sur le projet de traité de libre-échange avec le Mercosur.

 La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a évoqué une mobilisation de 200 agriculteurs et d'une cinquantaine de tracteurs sur l'ensemble du territoire. "Je ne suis pas certaine que les agriculteurs se rendent plus populaires auprès des Français s'ils les empêchent d'aller travailler ou de circuler librement", a-t-elle ajouté lundi soir sur BFMTV.

Une tentative de rassemblement au Trocadéro, plusieurs cortèges dans le pays. Quelques dizaines d'agriculteurs, venus notamment de la Marne et de l'Aube, étaient bien présents lundi matin à Paris et ont tenté de se rassembler au Trocadéro pour rejoindre l'Arc de triomphe, malgré l'interdiction des rassemblements prononcée par la préfecture de police. Mais, contrôlés par les forces de l'ordre, ils n'y sont pas parvenus. Aux alentours de 7 heures du matin, un cortège circulait sur la RN4 depuis la Bourgogne et la Franche-Comté, selon la CR. Un convoi de tracteurs bloquait également l'autoroute A7 aux abords de Lyon, selon des correspondants de France Télévisions sur place, où le trafic a été perturbé.

Des actions prévues sur plusieurs jours. La Coordination rurale a déclaré au Parisien que les actions des agriculteurs pourraient durer "trois, quatre ou cinq jours". "Il ne s'agit pas de bloquer les Parisiens, ni les Franciliens", avait assuré une de ses vice-présidentes, Amélie Rebière, sur France 3 dimanche. 

Les normes dans le viseur. Ces derniers jours, la Coordination rurale a martelé ses principales demandes, dont "l'arrêt des surtranspositions des règles européennes en France", ainsi que la mise en œuvre de "contrôles sur les importations plutôt que sur les fermes", a expliqué Sophie Lenaerts, une autre vice-présidente du syndicat, à l'AFP. La CR s'oppose également à la ratification définitive du traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur, accusé d'encourager une concurrence déloyale. 

François Bayrou propose un rendez-vous. Le Premier ministre avait proposé vendredi aux quatre principaux syndicats agricoles de se rencontrer le 13 janvier, à la veille de son discours de politique générale à l'Assemblée. Mais cette date a été jugée trop éloignée par la Coordination rurale, qui souhaite être reçue d'ici à mardi. L'alliance FNSEA-JA a de son côté fait savoir qu'elle était déjà en lien avec Matignon.