Astronautes bloqués à bord de l'ISS : "Ils savent qu'il peut y avoir des imprévus, ça fait partie de leur métier", explique un membre de la Cité de l'espace de Toulouse

Butch Wilmore et Suni Williams devaient rester huit jours à bord de l'ISS mais resteront finalement jusqu’en février 2025. Une situation tout à fait gérable pour des astronautes aussi expérimentés, selon Olivier Sanguy, de la Cité de l'espace de Toulouse.
Article rédigé par franceinfo
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Butch Wilmore et Suni Williams avant leur départ pour l'ISS, le 5 juin 2024. Illustration. (MIGUEL J. RODRIGUEZ CARRILLO / AFP)

"Tous les deux ont déjà fait des missions de six mois, ils ont même été commandants de la station lors de leur carrière. Ils ne sont pas dans l'inconnu", explique dimanche 25 août sur franceinfo Olivier Sanguy, rédacteur en chef de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace de Toulouse, alors que deux astronautes sont bloqués à bord de l'ISS. Butch Wilmore et Suni Williams sont partis avec la capsule Starliner de Boeing. Ils devaient rester huit jours à bord de l'ISS mais resteront finalement jusqu’en février 2025 et rentreront à bord d’un vaisseau envoyé par Space X.

franceinfo : Dans l'ISS, est-ce qu'il va falloir rationner l'alimentation ?

Olivier Sanguy : Non, il ne va pas falloir rationner parce qu'il y a des vols de cargo automatiques et la Nasa a déjà dit qu'ils allaient ajuster ce qu'ils envoient, notamment concernant la nourriture, l'eau et les habits pour s'adapter à un équipage à neuf au lieu de sept. C'est donc prévu, il y a toujours du rab. Ils savent s'adapter, il s'agit du troisième vol pour ces deux astronautes. Ils savent que, quand ils partent, il peut y avoir des imprévus. Ils ne sont pas du tout dans l'inconnu. Ça fait partie de leur métier et la Nasa a répété que le moral était bon.

Huit jours ce n'est pas huit mois, sont-ils préparés à tenir aussi longtemps dans l'espace ?

Ils vont devoir faire du sport. Les muscles ne sont pas sollicités en haut. On perd de la masse musculaire et osseuse. Ils vont donc en faire environ deux heures par jour. Tous les deux ont déjà fait des missions de six mois, ils ont même été commandants de la station lors de leur carrière. Des missions de huit mois dans l'ISS, ce n'est pas extraordinaire. Il y a déjà eu des séjours d'un an. [Concernant l'oxygène], là non plus pas de problème. Il y en a toujours plus que ce qu'il ne faut à bord de l'ISS. Ils ne sont jamais au niveau réserve.

À part du sport, que vont-ils faire de leurs journées ?

Ils sont intégrés au travail de l'expédition 71 et bientôt expédition 72. Ils se sont mis à aider leurs collègues, ils connaissent parfaitement l'ISS pour l'entretien de la station. Ils vont faire aussi des expériences. Ça allège leurs collègues. Là-haut on fait toujours environ 200 expériences scientifiques en permanence.

En termes d'images, est-ce qu'on peut parler de catastrophe ?

On ne peut pas nier que c'est catastrophique au niveau image. Maintenant, la Nasa a dit qu'elle voulait un deuxième vaisseau. Elle a demandé à Boeing de réparer ce qui doit l'être, de comprendre la défaillance technique et de lui livrer plus tard un vaisseau qui fonctionne. La Nasa veut deux prestataires. Comme ça, quand il y a un problème technique, il y a toujours un plan B. Le Starliner, la capsule de Boeing, est conçu pour faire ces voyages, ces navettes entre la Terre et la station et même peut-être plus tard des voyages privés, ce que fait déjà Space X. Mais tant que la capsule n'aura pas été certifiée par la Nasa, Boeing ne verra pas le marché commercial s'ouvrir à lui.

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