L'astéroïde 2012 DA14 nous a frôlés... et après ?
La Terre continue de tourner, comme si de rien n'était. Pourtant vendredi soir, l'astéroïde 2012 DA14 a effleuré nos têtes : il est passé à 27 700 kilomètres de notre planète. Une sacrée distance pour le commun des mortels, mais un simple cheveu à l'échelle spatiale.
A 20h24 (heure française), il s'est adjugé le titre de plus gros objet frôlant la Terre jamais anticipé par la NASA. Pas de panique, les 135.000 tonnes du caillou sont déjà loin. Seul souvenir du "géo-croiseur" (objet qui passe près de la Terre) DA14 : quelques images diffusés par la NASA.
Y a-t-il d'autres astéroïdes à craindre ?
Le caillou a presque déçu. Il était d'ailleurs à peine visible. Mais les astronomes, scientifiques et autres fans d'Armageddon peuvent-ils s'attendrent au passage d'un autre astéroïde digne d'intérêt ?
Pas dans l'immédiat, selon la NASA. L'agence spatiale américaine tient une liste des objets célestes à surveiller qui passent à proximité de la Terre. Après examen, aucun passage n'est prévu entre la Terre et la Lune dans les prochains mois.
Reste le fameux Apophis, l'astéroïde qui pourrait frapper la Terre de plein fouet à l'horizon 2036. En janvier, il a fait un passage à 14,4 millions de kilomètres et s'est fait tirer le portrait par le télescope Herschel, de l'Agence spatiale européenne.
Repéré pour la première fois en 2004, Apophis était censé être un astéroïde de 270 mètres de diamètre, avec 2,7% de chances de heurter la Terre en avril 2029. Les nouvelles observations et calculs ont écarté ce risque mais ont révélé un astéroïde plus gros, à 325 mètres de diamètre.
En 2029, Apophis devrait finalement passer à 36 000 kilomètres de notre planète, à peine plus loin que 2012 DA14 cette nuit. Un passage qui modifiera substantiellement son orbite, à cause de la gravité terrestre. Il frôlera à nouveau la Terre en 2036, et pourrait alors la percuter.
En cas de collision, la taille d'Apophis provoquerait un choc d'une énergie comparable à 25 bombardements atomiques sur Hiroshima.
Comment mettre la Terre hors de danger ?
En cas de scénario catastrophe, les scientifiques proposent plusieurs solutions :
Armageddon : utiliser l'arme nucléaire Bruce Willis aura 81 ans en 2036. Difficile de le rappeler, mais les hommes pourraient tout de même bombarder l'astéroïde avec une charge nucléaire. Problème : les débris peuvent résister à l'entrée dans l'atmosphère et tomber sur la Terre.
Autre option, faire exploser une charge à proximité du caillou et créer une onde de choc capable de dévier sa trajectoire. Mais il serait difficile de déterminer la bonne distance en temps et en heure.
Les lasers surpuissants ou la bombe à neutrons La course peut également être modifiée si les scientifiques parviennent à supprimer une partie de l'astéroïde. Pour l'écorcher, ils envisagent des outils moins puissants que le nucléaire, comme des lasers ou une bombe à neutrons.
Repeindre le caillou en blanc Non, ce n'est pas une plaisanterie. Si l'astéroïde était peint en blanc ou d'une autre couleur vive, sa surface capterait les rayons du soleil d'une manière différente. Une manière très pacifique de le dévier de sa course.
Le sauvetage Albator : des voiles ou un vaisseau Enfin, certains filous veulent jouer les pirates de l'espace, à l'instar d'Albator. La solution la plus poétique consisterait à amarrer une immense voile pour dévier l'astéroïde grâce aux vents solaires. La toile, faite d'un matériau encore indéterminé, mesurerait plusieurs milliers de mètres carrés.
L'option la plus sérieuse reste encore celle d'un vaisseau "remorqueur". Elle a été proposée par deux astronautes à la NASA il y a quelques années déjà. Il faudrait placer un vaisseau d'environ une tonne autour de l'astéroïde.La force d'attraction entre les deux objets suffirait alors à tracter le caillou loin de sa trajectoire initiale.
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