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Quatre questions autour de la découverte de Proxima b, l'exoplanète la plus proche de la Terre jamais découverte

Proxima b, qui tourne en orbite autour de l'étoile la plus proche de notre système solaire, Proxima du Centaure, serait potentiellement habitable, selon les études de scientifiques dévoilées mercredi.

Article rédigé par franceinfo
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Reproduction artistique de la planète Proxima b, la plus proche de notre système solaire, publiée par l'Observatoire européen austral le 24 août 2016. (HANDOUT . / REUTERS)

Un rêve accessible. Des scientifiques ont publié, mercredi 24 août dans la revue scientifique Natureleurs travaux sur la découverte de Proxima b. Cette exoplanète, qui tourne en orbite autour de l'étoile la plus proche du système solaire, Proxima du Centaure, serait potentiellement habitable et ne se trouve qu'à 4,2 années-lumière de la Terre. De quoi en faire une "voisine" à l'échelle de l'espace. Franceinfo fait le tour de cette découverte en quatre questions.

Quelles sont ses caractéristiques ? 

Proxima b est une exoplanète, c'est-à-dire une planète située en dehors de notre système solaire. Les chercheurs estiment que sa masse est équivalente à au moins 1,3 fois celle de la Terre. "Il s'agit très probablement d'une planète rocheuse et non d'une planète gazeuse", précise Pedro Amado, de l'Institut d'astrophysique d'Andalousie.

En orbite autour de Proxima du Centaure, Proxima b met 11,2 jours pour faire le tour de l'astre. Elle n'est distante que d'environ 7 millions de kilomètres de son étoile (soit 5% de la distance Terre-Soleil), mais celle-ci est 700 fois moins lumineuse que le Soleil.

Pourquoi est-elle potentiellement "habitable" ?

Proxima b est située dans la zone dite "habitable" ou "tempérée" qui entoure son étoile. Sa température permet, en théorie, la présence d'eau liquide à la surface, condition nécessaire à la vie, selon les chercheurs. 

La question de savoir si la planète possède encore une atmosphère est cruciale pour déterminer ses chances d'abriter une forme de vie. Avec une atmosphère, "il est plausible que les températures soient de l'ordre de -30°C sur le côté dans l'ombre et de 30°C sur le côté exposé à la lumière", déclare Guillem Anglada-Escudé de l'Université Queen Mary de Londres, qui a coordonné l'étude. Car Proxima b montre sans doute toujours la même face à son étoile. Toute une partie de la planète reste donc dans le froid et l'obscurité.

Et il y a une autre ombre au tableau : en raison de sa proximité avec son étoile, qui est assez active, Proxima b est beaucoup plus exposée aux rayons X et ultraviolets extrêmes que la Terre n'en reçoit du Soleil (environ 100 fois plus, selon les chercheurs). Et sur notre planète, l'atmosphère et la présence d'un champ magnétique nous protègent des rayonnements et des particules solaires. 

Pourra-t-on y aller un jour ? 

Depuis 1995, des milliers d'exoplanètes, se situant donc en dehors de notre système solaire, ont été découvertes, et quelques dizaines paraissent potentiellement habitables. Mais elles se trouvent très loin.

Proxima b, en revanche, est quasiment sous notre nez, à l'échelle de l'Univers puisqu'elle tourne autour de Proxima du Centaure, qui se trouve à "seulement" 4,2 années-lumière du Soleil. Pour rappel, une année-lumière correspond à 9,461 milliards de kilomètres.

En raison de sa (très relative) proximité, "Proxima b pourrait être la première exoplanète à recevoir la visite d'une sonde" envoyée de la Terre, déclare à l'AFP l'un des auteurs de l'étude, Julien Morin, du Laboratoire univers et particules CNRS/Université de Montpellier. Mais à une condition : "Si l'homme parvient un jour à développer les technologies nécessaires".

Comment les chercheurs l'ont-ils découverte ?

Proxima du Centaure est trop faiblement lumineuse pour être visible à l'œil nu. Les astronomes ont mis en évidence Proxima b en parvenant à détecter la très faible oscillation de l'étoile résultant de l'attraction gravitationnelle générée par la petite planète en orbite.

Pour y parvenir, ils se sont servis du spectrographe HARPS installé sur un télescope de l'ESO (Observatoire européen austral) au Chili. Ils se sont également appuyés sur une série de mesures réalisées entre 2000 et 2014 sur des télescopes de l'ESO. La campagne de recherches a duré deux ans.

Ils ont constaté aussi qu'à intervalles réguliers, Proxima du Centaure se rapproche de nous puis s'éloigne, à une vitesse proche de 5 km/h. A la vitesse d'un pas humain.

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