Un satellite dévoile une image précise du Big Bang
"Nous avons osé
regarder le Big Bang de très près", s'est félicitée l'Agence spatiale
européenne (ESA). Le satellite européen Planck a dévoilé jeudi l'image la
plus précise jamais réalisée du Big Bang.
Il s'agit d'une "image
de l'Univers tel qu'il était 380.000 ans après le Big Bang ", explique
George Efstathiou, astrophysicien présent lors de la publication des résultats
de Planck à l'ESA ce jeudi.
Il plaisante : "L'image ressemble un peu à un
vilain ballon de rugby ou à une œuvre d'art moderne, mais je peux vous assurer
que certains scientifiques auraient pu échanger leurs enfants contre cette image ". Les tâches colorées que l'on observe montrent les différences de température entre les points de l'Univers au tout début.
Un Univers de la
taille d'un pamplemousse
L'ESA a expliqué que,
hormis quelques anomalies, "les données de Planck corroborent de façon
spectaculaire l'hypothèse d'un modèle d'Univers relativement simple ", plat
et en expansion. L'image permet également
aux scientifiques de mieux connaître la "recette cosmique " des
différents composants de l'Univers.
"On parle de quelque chose qui est une phase très
primitive quand l'Univers tout entier qu'on connaît aujourd'hui était de
la taille d'un pamplemousse ", explique sur France Info Jean-Loup Puget,
responsable d'un des instruments de Planck.
Avec Planck, les scientifiques cherchent la phase où des
"grumeaux " se sont formés. Grâce à l'image que le satellite a
ramenée, la thèse où "la phase d'inflation ", celle du démarrage de
l'expansion, qui engendre ces grumeaux, est confirmée. Ces grumeaux se
développent ensuite et "forment des galaxies, des amas de galaxies, puis
des regroupements de plus en plus grands ", précisé Jean-Loup Puget.
"L'image ressemble un peu à un vilain ballon de rugby ou
à une œuvre d'art moderne, mais je peux vous assurer que certains scientifiques
auraient pu échanger leurs enfants contre cette image" (George Efstathiou, astrophysicien)
Planck a capturé l'image
lorsque l'Univers frisait les 3.000 degrés. Avant cela, il était trop chaud
pour qu'une lumière puisse en sortir. La trace fossile des tout premiers grains
de lumière, appelés photons, ont mis plus de 13 milliards d'années pour nous
parvenir.
Mais pour pouvoir
mesurer ces infimes fluctuations, au millionième de degré près, et éliminer
tous les signaux parasites émis par la Voie Lactée et autres galaxies,
l'instrument haute-fréquence de Planck a dû être refroidi à seulement un dixième de
degré au-dessus du zéro absolu.
Une prouesse
technologique en apesanteur et dans le vide, "sans équivalent " et
qu'"aucun engin spatial ne pourra surpasser avant longtemps ", a
estimé Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l'Agence spatiale
européenne.
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