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Décès de l'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt, sauveuse d'Abou-Simbel

L'égyptologue française Christiane Desroches Noblecourt s'est éteinte à 97 ans, dans une maison de retraite proche de son domicile, dans la Marne. Ancienne résistante, figure tutélaire de l'égyptologie française, elle est surtout connue pour son combat pour la préservation des temples d'Abou-Simbel.
Article rédigé par franceinfo
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“La grande dame du Nil”, l'“héritière de Champollion”, les mots trouvés par l'Elysée pour saluer la mémoire de Christiane Desroches Noblecourt sonnent juste. Elle est décédée jeudi à 97 ans dans une maison de retraite proche de chez elle dans la Marne, a annoncé son éditeur. Le président-directeur du Louvre, Henri Loyrette, a souligné qu'elle avait su rendre l'égyptologie “véritablement populaire” et qu'“avec énergie et passion, elle a largement contribué au rayonnement du département des antiquités égyptiennes du Louvre”.

Résistante pendant la seconde guerre mondiale, elle a caché des chefs-d'œuvre égyptiens du musée du Louvre pour les sauver des griffes des nazis. Christiane Desroches Noblecourt fut la première femme égyptologue. Sa carrière, entre le Louvre - dont elle a fini par prendre la tête du département antiquités égyptiennes - a toujours été animée par la passion. De très fort tempérament, dotée d'un culot qui soulevait les montagnes, elle a réussi à faire entrer l'Egypte antique dans le paysage culturel des Français. L'exposition Toutankhamon de 1967 à Paris (1,3 millions de visiteurs), celle sur Ramsès II restent des référence en la matière.

Auteur de nombreuses publications scientifiques, Christiane Desroches Noblecourt savait sortir des petits cercles savants. Ses capacités de vulgarisation, sa faconde et son talent de conteuse ont captivé des générations : “Elle savait faire revivre Ramsès II comme si elle avait pris un verre avec lui la veille”, sourit Guillemette Andreu, actuelle directrice des antiquités égyptiennes du Louvre.

Cette grande universitaire était aussi une femme de terrain, très présente sur les lieux de sa passion, elle y a mené un bras de fer qui l'a véritablement fait connaître : le sauvetage des temples d'Abou-Simbel, en haute-Egypte, promis à la destructions par la création du barrage d'Assouan, en 1967. Avec l'aide de l'UNESCO et d'André Malraux, elle est parvenue à sauver 24 temples, démontés puis reconstruits plus hauts. Elle a largement contribué à faire éclore la notion de patrimoine mondial de l'Humanité, à préserver.

Grégoire Lecalot, avec agences

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