Emploi : il y a encore trop peu de femmes dans les filières scientifiques déplore l'Académie des sciences

En France, les femmes restent largement sous-représentées dans les filières scientifiques. Pour tenter de remédier à ce problème, l'Académie des sciences édite un rapport pour mesurer cette sous-représentation et proposer des solutions.
Article rédigé par franceinfo
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Anne L'Huiller, prix Nobel de physique 2023, est la deuxième française à le décrocher après Marie Curie (JOHAN NILSSON / TT NEWS AGENCY)

En France, il y a encore trop peu de femmes dans les filières scientifiques. C'est le constat dressé par l'Académie des sciences qui publie, mardi 18 juin, un rapport intitulé "Sciences, où sont les femmes ?". Selon ce rapport, les domaines de la physique, la chimie ou les mathématiques restent encore dominés par les hommes.

Selon le rapport, cette faible représentation est due aux stéréotypes de genre "véhiculés par l’environnement familial, scolaire et sociétal ont tendance à écarter les filles des sciences dès le début de la scolarité". "Les représentations limitées et souvent inadaptées des femmes scientifiques dans les manuels scolaires alimentent ces stéréotypes.

"Barrières invisibles"

L'Académie des Sciences rappelle notamment que si la moitié des doctorats sont attribués à des femmes (48%), elles ne représentent que 24% des postes de grade A - dirigeants, cadres - les plus élevés dans le monde académique, selon une étude réalisée pour la Commission européenne. Pour l'Académie, c'est la preuve de l'ampleur du plafond de verre qui ralentie les carrières des femmes.

Selon l'institution, cela dénote des "barrières invisibles entravant l’accès des femmes qualifiées aux postes de responsabilité les plus élevés". Elles restent sous-représentées dans les domaines des sciences, des technologies, de l'ingénierie ou des mathématiques. "Si la proportion de femmes dans les sciences commence à s’approcher de la parité en début de carrière, elle chute progressivement d’un facteur deux pour arriver à un plafond de verre, qui leur réduit l’accès aux promotions, et entre autres leur entrée dans les académies", souligne Françoise Combes, vice-présidente de l’Académie des sciences.

Des solutions concrètes

L'Académie des sciences appelle donc à un "véritable changement de paradigme" et appelle à "agir collectivement". Elle préconise des campagnes de communication pour déconstruire ces clichés. Elle plaide pour que soit amélioré l’équilibre entre vie professionnelle, scientifique et vie de famille. Cela passe notamment par le report des dates limites pour les candidatures en fonction de la durée du congé parental. Le rapport recommande également des décharges d'enseignement pour les jeunes parents pour faciliter les carrières des femmes.

Pour combattre les stéréotypes de genre, le rapport veut mettre l'accent sur la formation des enseignants du primaire et du secondaire. Il défend un renforcement de la formation scientifique initiale des professeurs des écoles en proposant des parcours pluridisciplinaires. Il propose aussi de garantir aux enseignants une formation scientifique continue tout au long de leur vie.

L'Académie des sciences rappelle que les exemples de réussite ne manquent pas. Ainsi, l'année dernière, Anne L'Huiller a obtenu le prix Nobel de physique, devenant la deuxième française à le décrocher après Marie Curie.

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