Comment le nouveau satellite français Sentinel-1C va scruter le changement climatique

À 22h20, heure de Paris, la petite fusée Vega C doit décoller depuis Kourou pour transporter le satellite Sentinel-1C au profit du programme d'observation de la Terre Copernicus.
Article rédigé par franceinfo
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Cette image prise le 17 juillet 2020 et publiée par l'Agence spatiale européenne (ESA) montre le satellite Sentinel-6, dédié à la mesure du niveau de la mer dans le cadre de l'observation de la Terre Copernicus de l'Union européenne. (- / EUROPEAN SPACE AGENCY)

La tête dans les étoiles, les yeux rivés sur Terre. La petite fusée Vega C, pilier de la souveraineté spatiale européenne avec Ariane 6, doit décoller depuis Kourou le mercredi 4 décembre, deux ans après l'échec de sa première mission commerciale, qui a causé la perte de deux satellites. A bord : le satellite Sentinel-1C dédié au programme d'observation de la Terre Copernicus de l'Union européenne.

Feux de forêt, inondations, élévation du niveau des mers, cet observatoire permet de suivre en temps quasi réel l'évolution de notre planète. Ce système est basé sur une constellation de satellites et un nouvel engin doit justement être lancé mercredi 4 décembre depuis la base spatiale européenne de Kourou en Guyane.

Avant de traverser l'Atlantique et d'arriver à Kourou, ce satellite a passé toute une série de tests au bord de la Méditerranée. Cela s'est passé en septembre dans les hangars de l'entreprise Thalès, Alenia Space, à Cannes. "Le moyen que vous avez ici, c'est la chambre thermique qui permet de faire les tests d'environnement les plus contraignants pour les satellites", décrit Yvan Baillon, le directeur des programmes d'observation qui fait la visite guidée. "On le soumet au vide et on fait les cyclages thermiques. Le satellite voyant des températures pouvant aller de -120 degrés à +120 degrés."

Scanner la Terre plus vite

L'engin de deux tonnes baptisé Sentinel a aussi subi les tests de vibration pour simuler les contraintes liées au décollage. "Sentinel 1-C a passé tous les tests avec succès", assure Yvan Baillon, l'engin va donc pouvoir rejoindre les autres satellites du programme Copernicus déjà en orbite. En tout, on compte six familles de satellites et toutes ont des missions bien différentes. "Sentinel 1-C permet par exemple de voir les pollutions marines", explique le directeur des programmes.

Son atout, c'est bien le radar. Il permet d'observer la Terre en toutes circonstances, la nuit comme le jour, et malgré les nuages. Sentinel 1-C lancé mercredi va donc apporter du renfort à son grand frère. "Un satellite scanne complètement la Terre. Avec deux satellites identiques, vous scannez deux fois plus vite la Terre, donc vous avez des informations plus récentes, plus rafraîchies."

"Quand vous cherchez à suivre une pollution marine, vous voulez une information tous les jours pour pouvoir déterminer sa propagation et prendre des mesures pour la contrôler."

Yvan Baillon

à franceinfo

Ils viennent donc compléter les observations effectuées par les autres satellites de Copernicus : températures, gaz, composition de l'atmosphère, niveau des mers... Les données sont nombreuses et elles permettent notamment d'évaluer l'évolution du climat explique Simoneta Chelli, directrice de l'observation de la Terre à l'Agence Spatiale Européenne. "On a notamment vu la réduction du dioxyde d'azote pendant le Covid car il y avait moins de voitures, moins d'activité industrielle. C'est clair, on peut voir les efforts que les citoyens font par rapport au climat."

L'Union européenne promet donc de renforcer son programme avec une vingtaine de satellites en orbite d'ici 2030.

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