D'un gobelet en plastique à un astéroïde, la nouvelle mission de la Nasa pour comprendre les origines de la vie
La Nasa lancera le 8 septembre un vaisseau non habité vers l'astéroïde Bennu, dans le but de récolter des poussières vieilles de 4,5 milliards d'années. Tout a commencé, il y a dix ans, par des expériences autour d'un gobelet en plastique.
Toute l'histoire aurait commencé par du bricolage. Il y a une décennie, c'est devant son garage, avec un gobelet en plastique, que Jim Harris mène les premières expériences à l'origine d'une invention destinée à collecter des poussières d'astéroïdes, susceptibles de nous éclairer sur les origines de la vie. L'ingénieur chez Lockheed Martin perce le gobelet à des endroits stratégiques, puis tourne le rebord en direction du sol. Il actionne ensuite un compresseur d'air pour propulser de la poussière à travers le gobelet et étudier sa dispersion.
"En l'espace de dix ans, du chemin a été parcouru", commente Rich Kuhns, gestionnaire de programme pour le groupe aérospatial. Aujourd'hui, le résultat de ces expériences a pris forme au sein d'une mission de 800 millions de dollars de la Nasa, baptisée OSIRIS-REx (en anglais). Elle lancera le 8 septembre son vaisseau non habité vers l'astéroïde Bennu, dans le but de récolter des poussières vieilles de 4,5 milliards d'années pour tenter d'expliquer comment les substances essentielles à la vie, comme le carbone et la glace, sont arrivées jusqu'à la Terre.
Soixante grammes de poussières à récolter
Le principal défi de l'appareil, qui rentrera brièvement en contact avec l'astéroïde sans toutefois s'y poser, est d'attraper les poussières dans un environnement où l'absence d'atmosphère de gravité rend la tâche difficile. L'objectif est de ramener au moins 60 grammes de poussières, mais la collecte de l'échantillon n'aura toutefois pas lieu avant juillet 2020, afin de prendre le temps d'identifier le meilleur endroit pour mener à bien la mission.
Bennu a été choisi parmi 500.000 astéroïdes connus pour ses mensurations idéales – un peu moins de 500 mètres de diamètre – et car il recèle de poussières riches en carbone vieilles de milliards d'années, explique Christina Richey, adjointe du programme scientifique d'OSIRIS-REx. "Les trois quarts de l'échantillon [récoltés] seront mis de côté pour de futurs chercheurs", précise Gordon Johnston, un cadre de la mission. Pour permettre, peut-être, de "répondre à des questions scientifiques que nous ne nous sommes même pas encore posées".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.