La sonde Parker Solar Probe livre ses premières observations sur l'environnement "chaotique" du Soleil
Après un an d’observations, la sonde lancée par la Nasa tout près du Soleil, a donné ses premiers résultats.
Le Soleil révèle ses mystères. La sonde Parker Solar Probe, lancée en 2018, s'est approchée de la couronne de notre étoile, c'est à dire la couche la plus externe de son atmosphère, découvrant "un monde étonnamment chaotique", selon des travaux publiés, mercredi 4 décembre, dans la revue Nature (en anglais). "Nous avons trouvé des choses que nous n'attendions pas du tout !", s'enthousiasme Matthieu Berthomier du laboratoire français de physique des plasmas, coauteur des travaux.
La couronne se "chauffe par elle-même"
Depuis son lancement, le 12 août 2018, Solar Probe fonce à toute allure vers le Soleil (la sonde détient également le record de la plus grande vitesse par unité de masse). Son objectif est de tenter de résoudre un vieux mystère : qu'est-ce qui chauffe sa couronne solaire ?
Scientists have just announced the first discoveries from #ParkerSolarProbe’s daring mission to the Sun. What they’ve learned has changed our understanding of the way the Sun releases material and particles, influencing Earth and the entire solar system: https://t.co/3WFfZStojM pic.twitter.com/Q3BZAV7lrT
— NASA Sun & Space (@NASASun) December 4, 2019
La partie la plus externe de l'atmosphère du Soleil est curieusement 200 fois plus chaude que la surface du soleil. Cette chaleur extrême (plus d'un million de degrés Kelvin) ne peut donc pas être générée par notre étoile puisque, selon les lois de la nature, plus on s'éloigne de la source de chaleur, plus la température baisse.
"La couronne trouve donc un moyen de se chauffer par elle-même. Nous cherchons à déterminer les processus physiques qui le permettent", explique à Alexis Rouillard, chercheur CNRS à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie, également coauteur des travaux.
Petits "orages solaires"
Si ce mystère n'est pas encore résolu (il reste encore six ans à la sonde qui sera au plus près du Soleil en 2024), certaines des observations déjà reçues permettent d'en apprendre un peu plus sur notre étoile, notamment sur l'énigmatique vent solaire.
Ce flux de particules ionisées libérées par le Soleil prend naissance dans les couches hautes de l'atmosphère solaire. Il peut se faire sentir jusque sur Terre, où ses tempêtes peuvent perturber le fonctionnement du réseau électrique ou provoquer des pannes de satellites. "Les réseaux de communication et électrique sur Terre sont maintenant très complexes, du coup les perturbations engendrées par le Soleil pourraient être très graves", explique Stuart Bale de l'université de Berkeley en Californie, coauteur des travaux. Les comprendre permettrait de les prévoir.
D'après les observations de la sonde, "le vent ne serait pas un écoulement laminaire continu, non perturbé, mais serait, en grande partie, constitué de petits jets de matières chaotiques, comme des petits orages", explique Alexis Rouillard. Une surprise pour les astrophysiciens. "Ces observations changeront fondamentalement notre compréhension du Soleil et du vent solaire et donc notre capacité à prévoir les événements météorologiques spatiaux", juge Justin Kasper de l'université du Michigan.
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