Cet article date de plus de dix ans.

Le robot Philae s'est posé sur une comète… Et maintenant ?

Après dix années de voyage, Rosetta et Philae sont arrivés à destination. Malgré quelques soucis à l'atterrissage, le robot s'est posé à la surface d'une comète. Voici ce qui l'attend.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le robot Philae s'est posé à la surface de la comète "Tchouri", le 12 novembre 2014. (PHILAE / ESA / AFP)

Philae a une patte "en l'air", mais s'est mis au travail. Après dix années de voyage aux côtés de la sonde Rosetta, le robot s'est posé sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, surnommée "Tchouri". Il s'agit-là d'une première, orchestrée par l'Agence spatiale européenne (ESA).

Maintenant cette étape franchie, que vont devenir Philae et Rosetta ? Francetv info fait le point sur le programme qui les attend.

Les scientifiques toujours au chevet du robot

Prévoir et surveiller ce qu'il se passe à 500 millions de kilomètres de la Terre n'est pas toujours chose aisée. Si Philae s'est bien posé mercredi à l'endroit prévu sur la comète "Tchouri", les harpons qui devaient l'arrimer au sol n'ont pas fonctionné.

Pendant près de deux heures, le robot a donc fait "un énorme bond", d'environ un kilomètre, a raconté jeudi Stephan Ulamec, responsable de l'atterrisseur. Après un plus petit saut, il s'est finalement stabilisé, mais les scientifiques cherchent toujours à déterminer avec précision le lieu de l'atterrissage.

Les informations recueillies par l'Agence spatiale européenne montrent en tout cas que le petit robot s'est posé "à l'ombre". Philae ne reçoit qu'une heure et demie de soleil par jour au lieu des six ou sept heures nécessaires au bon fonctionnement de ses batteries solaires, qui doivent prendre le relais de la pile qui l'alimente actuellement. "Trop peu pour assurer sa survie", explique Le Monde. Les équipes de l'ESA pourraient "essayer de mieux orienter" ces panneaux, a jugé Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de l'atterrissage, afin d'éviter que la durée de fonctionnement du robot ne soit écourtée.

Philae au travail… avant une mort programmée

Ces petits soucis n'ont pas empêché Philae de se mettre au travail, en activant ses instruments scientifiques. Le robot a d'ores et déjà commencé à radiographier l'intérieur de la comète, étudier son magnétisme, prendre des images du sol, analyser les molécules complexes dégagées par la surface.

Vendredi, Philae a effectué un forage sur la comète Tchouri, pour prélever des échantillons, mais le résultat n'arrivera peut-être pas sur Terre, faute d'énergie. Le Mupus, l'instrument qui sert à la perforation, pourrait aussi aider à bouger le robot et à le sortir de l'ombre, ajoute Le Monde.

Au départ, il était prévu que Philae fonctionne jusqu'en mars. Mais si l'ensoleillement est trop faible, le robot entrera peut-être "en hibernation" et, qui sait, "se réveillera peut-être dans quelques mois", avance Stephan Ulamec. Quoi qu'il arrive, son destin est scellé : il mourra de chaleur lorsque la comète se rapprochera du Soleil.

Rosetta escorte la comète vers le Soleil

L'orbiteur Rosetta a déjà accompli une tâche importante en transportant Philae jusqu'à bon port, mais sa mission n'est pas terminée pour autant. La sonde doit à présent continuer d'accompagner la comète "Tchouri" dans sa course, explique l'Agence spatiale européenne.

Son travail devrait se compliquer au fur et à mesure que la comète se rapprochera du Soleil : sa température augmentant, celle-ci éjectera "des quantités croissantes de gaz et de poussières". Des éléments qui pourraient endommager la sonde si elle se trouve trop près. Mais, à bonne distance, elle pourrait en récupérer des échantillons.

Le 13 août 2015, "Tchouri" atteindra le point de sa trajectoire le plus proche du Soleil. Rosetta continuera ensuite de suivre la comète lorsqu'elle s'éloignera de l'étoile. La sonde pourrait "comparer l'état de la surface du noyau de la comète à la fin de la mission, et avant, au moment des premières images, pour étudier toutes les modifications", explique l'astrophysicien Philippe Lamy au Monde. La mission doit s'achever en décembre 2015 : il s'agira là de l'épilogue d'un périple de plus de onze ans pour Rosetta.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.