Une manœuvre de la dernière chance pour réveiller le robot Philae

Philae n'a plus odonné signe de vie depuis le 9 juillet. Afin de tirer le petit robot de son sommeil, les ingénieurs vont donc tenter une opération de la dernière chance. En actionnant une roue à inertie située à l'intérieur du robot, il espèrent le faire bouger, et, ainsi, améliorer l'ensoleillement de ses panneaux solaires.

"Le temps presse"

C'est la première fois qu'une telle manœuvre sera tentée sur ce robot-laboratoire équipé de dix instruments, installé sur la comète depuis novembre 2014, dans le cadre de la mission Rosetta, de l'Agence spatiale européenne (ESA). Pendant plusieurs jours, la commande sera envoyée depuis l'Allemagne à la sonde européenne Rosetta, explique Philippe Gaudon, de l'agence spatiale française Cnes. Puis celle-ci la transmettra ensuite au robot.

"Le temps presse, c'est pourquoi nous voulons explorer toutes les possibilités", indique Stefan Ulamec, chargé du robot Philae à l'agence spatiale allemande. En effet, "d'ici la fin janvier, les conditions sur la comète deviendront 'hostiles' pour le robot et la mission Philae connaîtra une fin naturelle". Or, pour pouvoir fonctionner, Philae ne doit pas tomber au dessous d'une température de - 51 degrés. Or, Tchouri s'éloigne désormais du Soleil et les températures à sa surface décroissent. Bref, plus le temps passe, plus les chances d'entrer en contact avec Tchouri diminuent.

"Une manœuvre desespérée"

Philippe Gaudon, pour sa part, est plutôt pessimiste. "C'est une manœuvre désespérée (...). D'abord, nous ne sommes pas sûrs que Philae reçoive la commande. Ensuite, si la roue s'active, on ne maîtrisera pas la trajectoire et c'est donc risqué." Selon lui, il est donc "très peu probable que le robot se remette en route". Fin janvier, Philae devrait entrer en hibernation, sans espoir de réveil. Rosetta le rejoindra en septembre, pour finir sa vie sur la comète.

Après dix ans de voyage comme passager de Rosetta, Philae avait réalisé une première historique en atterrissant sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, le 12 novembre 2014. Après plusieurs rebonds imprévus, il s'était stabilisé à l'ombre, entre deux falaises. Le robot avait travaillé pendant 60 heures avant de s'éteindre, faute d'un ensoleillement suffisant pour ses batteries solaires. Ces communications iont permis de mieux comprendre les comètes, témoins de la genèse du système solaire il y a 4,6 milliards d'années.