Fusée Soyouz : à Baïkonour, de Gagarine à Pesquet, rien n'a vraiment changé
Le lancement de la fusée Soyouz est pogrammé jeudi depuis Baïkonour, au Kazakhstan. Le cosmodrome d'où le Russe Youri Gagarine en parti, en 1961, pour devenir le premier homme dans l'espace.
La fusée Soyouz emportera jeudi 17 novembre le spationaute français Thomas Pesquet et ses coéquipiers, le Russe Oleg Novitski et l'Américaine Peggy Whitson, vers la Station spatiale internationale (ISS). Le lancement, depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, renvoie à une page historique. Le 12 avril 1961, le Russe Youri Gagarine devenait le premier homme à effectuer un vol dans l'espace. Depuis cette date, le site de Baïkonour n'a guère changé, mais la fusée Soyouz s'est un peu modernisée.
Un site "rustique"
Le temps semble s’être arrêté au cosmodrome de Baïkonour. Le site s’étend sur une surface de près de 7 000 km2 au milieu de la steppe du Kazakhstan. L'endroit, situé à une heure du centre-ville, est loué par la Russie et surtout fréquenté par des militaires. On y voit quelques bâtiments aux couleurs délavées, inchangés depuis 60 ans, comme l’hôtel des cosmonautes, et la fusée mythique Soyouz, avec plus de 1 700 lancements réussis à son compteur.
L’astronaute français, Jean-Pierre Haigneré, n’était pas revenu sur la base de Baïkonour depuis quinze ans. Il découvre autour de lui des structures quasiment identiques : "Il n’y a pas trop de changement. Des bâtiments un peu rustiques, tout comme les routes. Soyouz est toujours là, alors qu’il n’y a plus d’autres moyens pour aller dans l’espace."
Un lanceur numérisé
Depuis l’arrêt de la navette spatiale américaine en 2011, la fusée Soyouz est devenue l’unique moyen de transport vers l’ISS. Dérivée d’un missile balistique, capable d’affronter la pire météo, la simplicité de Soyouz fait sa fiabilité et donc son succès. Le lanceur a toutefois subi des modifictaions. Lionel Suchet du Centre national d'études spatiales, décrit ces évolutions. "On dit que Soyouz est le lanceur de Spoutnik et de Gagarine. Si l’on regarde les parties basses, c’est sans doute assez vrai, mais tout de même, Soyouz a évolué", déclare ce spécialiste de l'espace. "Il y a un étage supplémentaire. Le Soyouz lui-même est une nouvelle version, numérique. Mais il reste une tradition qui dit 'puisque ça marche, pourquoi changer' ?"
L'absence de concession à la modernité se constate jusqu'aux abords du site de Baïkonour. Il est toujours possible de regarder le décollage, quasiment le nez sur la fusée, à 1,5 kilomètre seulement, dehors, sous un abri sans mur.
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