Cet article date de plus de trois ans.

Retour de Thomas Pesquet sur Terre : "J’espère que la médiatisation faite par Thomas" permet de montrer "que nos activités sont utiles à tous"

Sébastien Rouquette, responsable d'expériences pour la mission Alpha au CNES, espère que "la présence et la prestance" de Thomas Pesquet participe à la curiosité du grand public pour les expériences menées dans l'espace.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'astronaute français Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale, le 30 avril 2021. (EUROPEAN SPACE AGENCY via AFP)

Sébastien Rouquette, responsable d'expériences pour la mission Alpha au CNES (Centre national d'études spatiales) espère sur franceinfo "que la médiatisaton faite par Thomas Pesquet" ces six derniers mois permet de faire savoir au public que les activités du CNES "sont utiles à tous". Avec ses coéquipiers, l'astronaute français va entamer son retour sur Terre lundi 8 novembre à 20h05 heure française. Après six mois en orbite dans la Station spatiale internationale, il devrait amerrir, une première.

>> Retour de Thomas Pesquet sur Terre : suivez le départ de l'astronaute français de la Station spatiale internationale

franceinfo : Selon vous, la personnalité et la capacité de Thomas Pesquet à communiquer très largement, dans les médias ou sur les réseaux sociaux sur ce qu'il fait, participent à une curiosité de la population pour ce qu'il se passe dans l'espace ?

Sébastien Rouquette : On l'espère effectivement. C'est vrai que comme on le dit souvent, on n'attend pas qu'il y est Thomas Pesquet dans l'espace pour travailler, nos activités se font aussi avec d'autres astronautes, et y compris avec des expériences scientifiques qui n'ont pas besoin d'astronaute à bord. Des expériences pour lesquelles on est dans notre salle de contrôle, sans aucun contact avec les médias et pour lesquelles la population n'est pas tellement au courant de ce qu'il s'y passe. Mais là, c'est vrai qu'il y a une tonalité particulière. J'espère que la médiatisaton faite par Thomas, à travers sa présence et sa prestance, sert notre intérêt qui est de faire savoir au public que nos activités sont des activités utiles à tous.

Il reste tout de même difficile pour le grand public de mesurer l'utilité de ces travaux, de ces expériences, de ces missions qui prennent des années de préparation…

Oui, c'est normal. On ne fabrique pas des vélos. C'est quelque chose qui est difficile à expliquer au public. Même nous en tant qu'ingénieurs spécialisés dans la préparation des expériences, on ne comprend pas toujours très bien ce que font les scientifiques avec les expériences qu'on prépare avec eux. Il faut sortir de l'idée que tout le monde peut comprendre ce qu'on fait avec ces expériences dans l'espace, et sortir de l'idée que nous sommes une élite qui comprend parfaitement tout ce qu'il se passe à bord de l'ISS. Non, on est ingénieur, on développe ces expériences, les astronautes les opèrent ou sont sujet de ces expériences, mais on fait ça pour le compte de la recherche académique qui fait progresser la connaissance.

Un exemple concret de quelque chose que les scientifiques vont apprendre à l'issue de ce passage de Thomas Pesquet dans l'espace ?

On ne fait pas de révolution scientifique en six mois de présence dans l'espace. Mais je pourrais prendre un exemple qui date de sa première mission. On a appris à utiliser un nouvel outil, un échographe télé-opéré depuis la Terre qui est un outil d'expertise médicale, qui sert à la préparation des voyages au long court de nos astronautes, mais qui sert aussi sur Terre, des outils qu'on peut utiliser dans des situations dramatiques par exemple. Là, on peut avoir un expert qui reste dans son bureau et qui utilise cet échographe télé-opéré depuis son centre médical vers les zones de guerre par exemple.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.