Vaisseau-cargo spatial réutilisable : 800 millions d'euros de contrats et 150 millions d'euros de fonds pour la start-up franco-allemande TEC
La start-up aérospatiale franco-allemande The Exploration Company (TEC) a déclaré, lundi 18 novembre, avoir levé 150 millions d'euros pour développer et construire son vaisseau-cargo réutilisable, Nyx, soutenu par l'Agence spatiale européenne (ESA). "Ce financement porte le total des fonds levés par TEC à plus de 216 millions d'euros", a-t-elle affirmé. Cette somme servira également "à renforcer l'équipe qui compte déjà 200 personnes et à augmenter la capacité de production de l'entreprise".
Par ailleurs, la directrice générale de l'entreprise, Hélène Huby, a annoncé lundi sur franceinfo avoir "signé 800 millions d'euros de contrats". "On a montré qu'il y avait une appétence réelle pour notre capsule, y compris aux Etats-Unis. Cinq contrats ont été signés avec des stations spatiales américaines qui veulent déjà utiliser nos services", a-t-elle expliqué.
The Exploration Company, aux côtés de l'industriel franco-italien Thales Alenia Space, avait été sélectionné en mai par l'ESA pour développer un service de transport cargo vers la Station spatiale internationale d'ici à 2028. Nyx doit "emporter du cargo, et bientôt des hommes, on l'espère, aux stations spatiales, autour de la Lune. Et puis elle revient et elle est réutilisée. C'est une capacité spatiale que l'Europe ne maîtrise pas encore, ne possède pas", détaille Hélène Huby. Selon l'entreprise, il sera capable de rapporter sur Terre "jusqu'à 3 000 kg de fret".
Une concurrence internationale de plus en plus féroce
Après un premier échec, le deuxième vol prototype est prévu pour juin 2025. Il y aura "à bord 17 clients cargos", souligne Hélène Huby. Le premier vol de Nyx Earth est attendu pour 2028, afin de transporter du fret pour l'ESA vers la Station spatiale internationale", selon l'entreprise.
Confrontée à une concurrence internationale de plus en plus féroce, l'ESA souhaite acheter des services spatiaux à des industriels sur le modèle de la Nasa, plutôt que de développer elle-même des programmes. "C'est un très gros marché, de 300 milliards de dollars sur les dix prochaines années", précise Hélène Huby.
TEC promet un coût "inférieur de 25 à 50% à celui des autres véhicules". L'entreprise dit avoir notamment recueilli des fonds auprès du fonds French Tech Souveraineté, géré par la banque publique d'investissement Bpifrance, du fonds allemand DeepTech & Climate Fonds, ainsi que des "investisseurs historiques, notamment EQT Ventures, Red River West, Cherry Ventures, Promus Ventures et Omnes Real Tech Fund".
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