Attentats à Paris : des conseils pour ne pas relayer les rumeurs
Gare aux emballements spontanés
Des mouvements de foule ont eu lieu dimanche soir à Paris alors que des centaines de personnes étaient réunies pour rendre hommage aux victimes des attaques. La cause ? Une rumeur qui faisait état de coups de feu tirés place de la République. Le bouche-à-oreille explique une grande partie de cette panique alimentée également par près de 800 messages relayés sur Twitter en quelques minutes.
Même sorte d'emballement du côté de Montpellier vendredi soir. Juste après l'annonce des attentats à Paris, des centaines de personnes ont affirmé qu'il y avait des attaques au couteau dans les rues de la préfecture de l'Hérault. Sauf qu'il s'agissait également d'une rumeur infondée.
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Lorsque ce type de rumeurs apparaît, le mieux est encore de se tourner vers des médias connus, qui ont soit des journalistes sur place et/ou sont en contact avec les forces de l'ordre et les autorités. Ces dernières, , les , les , ont d'ailleurs également des comptes sur les réseaux sociaux.
Attention aux rapprochements hâtifs
Au moment des attentats, un incendie a également ravagé une partie de "la jungle", le camp de migrants près de Calais. Beaucoup ont fait le lien entre les deux, expliquant par exemple qu'il s'agissait de représailles.
Là encore, les médias et les autorités sont les sources les plus fiables en dehors des témoins directs (qu'il faut savoir identifier). Lorsque le quotidien local La Voix du Nord publie un article pour évoquer l'incendie. Article qui cite très clairement le sous-préfet de Calais qui est formel : c'est un incendie d'origine accidentelle.
Méfiance sur les images qui surfent sur l'émotion ou les préjugés
Les photos prises "au bon moment", les images émouvantes ou celles qui semblent confirmer des préjugés sont aussi celles qui sont les plus partagées sur les réseaux sociaux. C'est notamment le cas de cette image censée montrer des scènes de joie en Palestine après les attentats.
Sauf que cette scène de liesse a été prise par un photographe de l'agence Reuters en 2012 lors de l'annonce d'un cessez-le-feu. Comment ne pas se faire tromper ? Il existe des moteurs de recherche d'images inversés. Les plus pratiques sont Google et TinEye. En glissant la photo ou en copiant le lien de l'image dans ces moteurs de recherche, on se rend vite compte qu'elle ne date pas de ces derniers jours.
Tester la cohérence des images
C'est évidemment surtout le bon sens qui prédomine face à une image... il serait par exemple plus que surprenant par exemple que la mairie de Paris affiche un appel à "l'ivresse" sur l'un de ses panneaux lumineux. L'image vient d'un site Internet qui permet de créer ces faux panneaux.
Plus largement, une observation minutieuse des images virales permettent souvent de savoir si elles sont réelles ou sorties de leur contexte. C'est notamment le cas pour ce tweet partagé à des milliers de reprises samedi dernier.
Paris, Samedi 14 novembre 2015. pic.twitter.com/2IeAbyycOw
— Success Motivation (@motivtosuccess) November 14, 2015
Toutes ces images auraient donc été prises le "samedi 14 novembre 2015" à Paris. Pourtant, l'image en haut à gauche interpelle. Les arbres semblent bien trop fournis en feuilles vertes pour un 14 novembre.
A partir de ce doute, une rapide recherche inversée sur Google permet de se rendre compte que cette vue des Champs Elysées a été prise en août dernier pendant les vacances des Parisiens... Le quai de métro désert a également été pris en août mais en 2006.
L'arrivée des théories du complot
C'est aussi désormais un grand classique après des événements de grande ampleur. Il s'agirait en fait de vastes complots. Ces dernières heures, un photomontage a par exemple été largement diffusé.
Mis à part la photo du dessus, prise par un photographe de l'AFP à Paris vendredi soir, toutes ces photos ont été rassemblées aux Etats-Unis pour tenter d'expliquer que les tueries qui ont secoué le pays ces derniers mois sont des inventions. Et la preuve serait donc que les mêmes acteurs ont été utilisés sur les lieux de plusieurs massacres. Là encore, le bon sens...
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