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Blocage inédit d'un compte Twitter néo-nazi en Allemagne

C'est la première fois que Twitter affirme bloquer un compte. Celui concerné par la sanction appartient à un groupe néo-nazi jugé illégal en Allemagne. Il serait donc désormais inaccessible outre-Rhin.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Frank May/DPA Maxppp)

Twitter avait brandit la menace de possibles blocages dès janvier dernier. Mais c'est la première fois, affirme le site de micro-blogging, qu'il met sa menace à exécution. Annonce tweetée immédiatement par le conseiller juridique de Twitter, Alex Macgillivray. 

Traduction : "Nous avions annoncé notre capacité d'interdire un contenu dès janvier. Nous l'utilisons pour la première fois, contre un groupe considéré comme illégal en Allemagne ". Et de renvoyer vers l'assistance en ligne de Twitter où sont expliqués le pourquoi et le comment de ces blocages. En l'occurrence, on y explique qu'ils ne peuvent s'opérer que "dans un pays donné ", "de temps en temps " et à la demande d'une "autorité compétente ".

L'autorité dans ce cas précis est la direction de la police de Hanovre. Qui a adressé une lettre au siège de Twitter le 25 septembre dernier. Alex Macgillivray dans un de ces messages publie un lien vers ce courrier qui réclame que le compte d'un groupuscule du nom de Besseres Hannover soit fermé. Selon Twitter, son portail n'est plus accessible d'Allemagne.

Vu de France en revanche, il reste visible, mais aucun message n'est publié depuis le 25 septembre. Ce groupe néo-nazi fait l'objet à Hanovre d'une enquête pour incitation à la haine raciale et constitution d'une organisation criminelle. Il est soupçonné notamment d'avoir envoyé une vidéo menaçante à la ministre régionale des Affaires sociales qui est d'origine turque. 

Est-ce toutefois réellement une première ? En août dernier, un compte pédo-pornographique avait été suspendu, mais cette fois après la mobilisation spontanée de nombreux abonnés du réseau. 

Quelles suites pour l'affaire #unbonjuif ?

Peut-on tout dire ou laisser dire sur les réseaux sociaux ? Twitter, avec l'extension de ses utilisateurs, est de plus en plus sollicité pour intervenir sur les contenus délictueux ou les dérapages potentiels de ses abonnés.

Le président de l'UEJF, l'Union est étudiants juifs de France, a notamment rendez-vous pour un entretien téléphonique jeudi soir avec des responsables du site à San Francisco. Il sera question du déferlement de tweets antisémites sous le hashtag #unbonjuif. "Twitter ne peut pas s'affranchir de sa responsabilité d'entreprise citoyenne ", affirme l'UEJF. Plusieurs associations se sont dit prêtes à engager une action en justice. 

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