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Des clés de cryptage de cartes SIM dérobées en masse par la NSA

Nouvel élément dans l’interminable série de révélations sur la NSA : l’agence américaine, et son équivalent britannique le GCHQ, auraient dérobé les clés de cryptages des cartes SIM de téléphones mobiles.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La NSA et le GCHQ ont dérobé des quantités sidérantes de clés de cryptage © Fotolia)

En dérobant d’énormes quantités de clefs de cryptage de cartes SIM, qui permettent de sécuriser les échanges numériques par ordinateur ou par téléphone mobile, la NSA (National security agency) et son homologue britannique le GCHQ (Government communications headquarters) ont pu intercepter en toute discrétion les communications des utilisateurs de ces cartes, sans rien demander aux opérateurs et sans avoir besoin de demander l’accord d’une autorité judiciaire, révèle The Intercept, le site américain de journalisme d'investigation.

 

Selon The Intercept, la NSA et le GCHQ, se seraient introduit, en 2010 et 2011, dans les ordinateurs de plusieurs grands fabricants de cartes SIM, dont le leader mondial du secteur Gemalto, pour dérober ces fameuses clés. Dans un communiqué, Gemalto déclare prendre ces affirmations très au sérieux et va consacrer "toutes les ressources nécessaires pour en savoir plus" . Une enquête interne a été ouverte par l'entreprise. 

 

"Il est impossible de savoir combien de clefs ont été volées par la NSA et le GCHQ, mais même en utilisant des hypothèses conservatrices, le nombre est sidérant ", selon le site d'information. En 2009, la NSA était déjà capable de "traiter entre 12 et 22 millions de clefs par seconde", pour pouvoir les utiliser plus tard au besoin pour écouter des conversations ou intercepter des mails.

Gemalto chute en bourse 

Gemalto est une société de droit néerlandais cotée au CAC40 et le leader mondial des cartes SIM, qu'elle fournit à 450 opérateurs dans 85 pays, grâce à 40 usines de fabrication. La société conçoit et commercialise également des puces sécurisées pour cartes bancaires, pour les cartes d'identité, passeports et permis de conduire de plusieurs pays.

Ce matin, peu après l'ouverture de la Bourse de Paris, le titre Gemalto a perdu 6,4% à 67,79 euros, dans un marché en baisse de 0,33%. Après avoir indiqué qu’elle mettrait tout en oeuvre pour "investiguer et comprendre l'étendue de ces techniques sophistiquées ", la société explique qu'elle n'a eu "aucune connaissance préalable que ces agences gouvernementales conduisaient cette opération ". 

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