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Elon Musk fait plonger l'action de Tesla en tweetant que le cours en Bourse de son entreprise est "trop élevé"

Ce tweet est susceptible d'attirer l'attention de l'autorité des marchés financiers, la SEC, sourcilleuse sur la communication des informations ayant des conséquences sur l'évolution de la Bourse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrepreneur Elon Musk, le 30 avril 2020, à Washington, aux Etats-Unis, le 9 mars 2020.  (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Très actif (et volontiers provocateur) sur Twitter, Elon Musk, le patron de Tesla, a fait plonger l'action du constructeur de véhicules électriques. Vendredi 1er mai, il a jugé dans un tweet que le cours de l'action était "trop élevé". Résultat : le titre a fini la séance sur un plongeon de 10,3% à Wall Street, après avoir dégringolé de plus de 13% un peu plus tôt. Il demeure cependant en hausse de plus de 65% depuis le début de l'année.

La capitalisation boursière de Tesla, groupe fondé en 2003, est quasi le double de celle de General Motors, Ford et Fiat Chrysler cumulée, alors même que ces constructeurs vendent des millions de voitures par an. Tesla espère écouler un demi-million d'automobiles cette année, ce qui sera un record absolu.

Un compte Twitter sous surveillance

Ce tweet d'Elon Musk rappelle un autre message de l'entrepreneur en 2018 sur un possible retrait de Tesla de la Bourse. Ce message avait provoqué un bras de fer homérique entre le chef d'entreprise et l'autorité des marchés financiers, la SEC, lequel s'était soldé par un accord suivant lequel Elon Musk se voyait déchoir de sa casquette de président du conseil d'administration de Tesla. En 2019, après de nouvelles hostilités, l'accord avait été amendé pour énumérer des sujets sur lesquels Elon Musk ne pouvait tweeter sans le feu vert du directeur juridique de Tesla.

La liste comprenait des informations sur la santé financière de l'entreprise, de potentielles opérations de fusions-acquisitions, les chiffres de production et de ventes des voitures, de nouveaux modèles d'automobiles, l'achat de titres et de produits financiers Tesla.

Contacté par l'AFP pour savoir si Elon Musk avait violé les termes de l'accord avec la SEC, Tesla n'a pas donné suite. La réponse ne fait en revanche pas de doute pour les financiers ayant spéculé sur l'effondrement boursier de Tesla. "Le tweet de Musk sur le cours de l'action est une information selon les critères de n'importe qui. Comment cela peut-il ne pas être une violation claire de l'accord ?" a réagi aussitôt le financier américain Jim Chanos.

Une salve anti-confinement

Elon Musk, patron par ailleurs de la société spatiale SpaceX, s'est également lancé vendredi dans une série de tweets, déconnectés les uns des autres. "Je vais vendre tous mes biens physiques. Ne posséderai (plus) de maison", peut-on lire dans un des messages.

Dans deux autres tweets, le fantasque dirigeant réitère ses critiques acérées contre le confinement destiné à limiter la propagation du Covid-19. "Rendez maintenant au peuple sa LIBERTE", s'emporte-t-il. "Colère, colère contre la mort de la lumière de la conscience", proclame un autre de ses messages.

Elon Musk a qualifié mercredi de "fasciste" le confinement, estimant que cette mesure asphyxiait les entreprises. Le dirigeant avait fermé à reculons l'usine californienne de Tesla le 19 mars et souhaitait la rouvrir le 4 mai, mais le prolongement du confinement et de la distanciation sociale contrecarre ce projet.

Tout ceci n'a pas empêché Tesla de dégager un bénéfice net de 16 millions de dollars au premier trimestre, une première pour les trois premiers mois de l'année depuis la création du groupe il y a dix-sept ans.

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