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Internet : la Chine entre reprise en main et lutte contre la cybercriminalité

Les autorités chinoises ont placé près de 30.000 personnes en détention ces deux derniers mois pour pornographie et paris clandestins. Cette vague d'arrestation coïncide avec une reprise en main d'Internet depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping début 2013.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Cybercafé à Pékin. 30.000 personnes ont été arrêtées ces deux derniers mois en Chine dans le cadre de lutte contre la pornographie et les paris clandestins © REUTERS)

Les autorités chinoises ne plaisantent pas avec les activités illicites sur Internet. Plus de 30.000 personnes ont pu s'en apercevoir ces deux derniers mois. Elles ont été placées en détention après plusieurs vastes coups de filets dans le cadre d'enquêtes sur la pornographie en ligne ou les paris clandestins.

Un coup de filet à 3.000 arrestations

Lors de la dernière vague d'arrestations, la police de la province du Guangdong, dans le sud du pays, a interpellé plus de 3.000 personnes d'un coup. Au total, plus de 8.000 personnes ont été placées en détention pénale. Dans la ville de Huizhou, les enquêteurs ont démantelé un réseau de paris en ligne brassant quelque 30 millions de yuans, soit un peu moins de quatre millions d'euros. Les paris sont interdits en Chine depuis 1949.

Cette grande campagne pour "nettoyer" Internet a été lancée en avril dernier. A côté de la lutte contre la cybercriminalité, la Chine a accentué la pression sur la liberté d'expression sur le web, sous le patronage du président Xi Jinping, arrivé au pouvoir début 2013. Avec 632 millions d'internautes, elle constitue le pays le plus connecté du monde. Et le contournement de la censure est devenu un sport national pour les Chinois.

"Grande muraille" virtuelle

Outre sa "grande muraille" virtuelle, un système mis en place en 2003 qui permet de contrôler les flux d'informations en les obligeant à transiter par des points d'entrée, la Chine traque les blogueurs, qui écopent parfois de lourdes peines, comme Dong Rubin, dans le Yunnan, condamné fin juillet à six ans et demi de prison. Des centaines d'autres internautes ont été arrêtés pour leur trop grande liberté de ton sur la toile au goût des dirigeants.

"Promouvoir le système socialiste "

Les sites qu'elle juge subversifs sont aussi dans le viseur. Twitter, Facebook et YouTube sont en première ligne, toujours interdits de séjours sur les écrans chinois. L'appellation vise aussi les messageries instantanées, accusées par Pékin de véhiculer des rumeurs. Ainsi l'été dernier, les utilisateurs de WeChat se sont-ils vus interdire d'afficher publiquement des "informations politiques". Au lieu de quoi, ils ont été "invités" à "promouvoir le système socialiste".

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