NETmundial : pour un internet ouvert et libéré du joug américain
Un
succès. Pendant deux jours, le sommet NETmundial organisé à Sao Paolo au Brésil
a permis aux acteurs du web, gouvernements, universitaires, instituts
techniques, acteurs privés et ONG, de se retrouver pour dessiner les contours
d'une gouvernance du web. Et dans une résolution non contraignante, tous
s'accordent à le dire : l'avenir sera à une gouvernance mondiale du réseau. Une
feuille de route pour les prochaines années a d'ailleurs été adoptée.
Lors
de ce sommet, il a beaucoup été question de la "domination" des Etats-Unis.
C'est en-effet ce pays qui contrôle ou héberge – pour des raisons
principalement historiques – les principaux organismes administrant
les adresses, noms de domaines, normes et protocoles du web, ce qui provoque
depuis plusieurs années les réserves des acteurs du net et de certains
gouvernements.
Les États-Unis acceptent des concessions
Mais plusieurs experts se refusent à évoquer un
joug américain. "Si vous regardez bien, les Etats-Unis ne contrôlent pas
internet, c'est un mythe ", explique ainsi Vint Cerf, vice-président de
Google et un des pères fondateurs du réseau créé il y a 25 ans. Et Vint Cerf de
préciser qu'Internet n'est pas contrôlable en soit par un état. "Internet
est un animal très singulier par son caractère transnational. Vous ne pouvez
pas tracer une ligne et dire : cela est pour ce pays et cela pour l'autre. "
Reste que les Etats-Unis ont accepté des concessions. Le
mois dernier, ils se sont ainsi dit prêts à réviser le statut de l'Icann,
l'organisme qui délivre les adresses IP et les noms de domaine en .com et .gov.
Lors du sommet, tous les intervenants
ont insisté sur l'importance d'une gouvernance "multi-acteurs "
du web pour que celle-ci puisse gagner à la fois en efficacité et en
légitimité. "La gouvernance d'internet doit tendre vers "un réseau
unique, interopérable, flexible, stable, décentralisé, sûr, interconnecté et
accessible à tous ", explique la résolution.
La vie privée en débat
Lors du sommet, initié par la présidente brésilienne Dilma
Rousseff, il a également été beaucoup question d'espionnage et de protection
des données personnelles. Ce sommet intervient après les révélations Snowden
sur l'espionnage généralisé mené par la NSA. Et là encore, les Etats-Unis ont
été montrés du doigt.
Les
participants au NETmundial ont tous déclaré que
"les droits des personnes hors
ligne doivent aussi être protégés en ligne, en accord avec les conventions
internationales sur les droits de l'homme ". Ils ont aussi mis en avant
"le droit à la protection de la loi contre toute forme de collecte
illégale ou arbitraire de données " dans une référence directe au scandale
des écoutes américaines.
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