Nouvelle campagne de pub d'Hadopi : à peine lancée, déjà ridiculisée
L'objet central des railleries des internautes, c'est ce spot de 31" posté sur Youtube le 8 juin et destiné à être diffusé à la télévision à partir d'aujourd'hui.
Et l'histoire de la future carrière ratée d'Emma Leprince n'est pas seule. La campagne pleure également les affres à venir de graines de réalisateurs de films ou séries aux titres improbables, tels Rock secret (voir le clip ICI) ou Tue-moi à gage (et LÀ). À chaque fois, le pitch est le même : des adolescents de 2011, de ceux qui défilent dans les télé-crochets, privés de gloire dans les années 2020, s'il n'y avait Hadopi...
Cette campagne de pub à trois millions d'euros nets avance texto ce credo : "la création de demain se défend aujourd'hui". Mais encore ? Il s'agit, explique le communiqué de la Haute autorité indépendante de lutte contre le téléchargement illégal sur internet, non "pas de culpabiliser, de pénaliser, de stigmatiser, mais d'expliquer qu'en naviguant de façon responsable, on fait le choix de défendre la possibilité pour les créateurs de continuer à exercer leur art ".
_ "Art" : le mot de trop ? Cette campagne, incarnée par la fameuse Emma Leprince, caricature de popstar, chantant de la "daube mainstream", selon Jérémie Zimmerman de la Quadrature du Net, a largement inspiré les internautes qui ont déjà tourné quelques graveleuses parodies.
Prévisible... Déjà, la semaine dernière, ce sont les affiches de cette campagne qui avaient été largement détournées (voir exemple ci-contre). Le site Numerama a même fourni l'application de détournement et publié un petit florilège.
Tout ceci, pour lancer le fameux label Hadopi : une petite pastille bleue appelée "Hadopi Pur", acronyme de "Promotion des usages responsables". Ce label sera apposé sur les plateformes et services de téléchargement légal. 30 à 40 sites doivent ainsi être labellisés d'ici à la mi-juillet. les 17 premiers sont listés sur le site pur.fr.
En attendant, la loi Hadopi votée il y a tout juste deux ans, le 12 juin 2009, et entrée en vigueur en 2010, peine à s'appliquer vraiment. Les pirates piratent toujours. Et viennent même de recevoir le soutien inattendu des Nations Unis. Un rapport sur les politiques relatives à Internet par le rapporteur spécial de l'Onu pour la protection de la liberté d'expression s'inquiète de la méthode de la "riposte graduée" prévue par Hadopi en France, et de la menace prévue par la loi de couper l'accès à internet.
Cécile Quéguiner, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.