Un journaliste panaméen prénommé Hitler se voit refuser l'inscription sous sa vraie identité sur les réseaux sociaux
Si Linkedin et Twitter lui ont permis d'ouvrir un compte, ce n'est pas le cas de Facebook et Google.
Il est des noms très compliqués à porter. Hitler Cigarruista, journaliste panaméen de 50 ans, en sait quelque chose. Le choix de son prénom lui vaut des mésaventures en ligne. Il les raconte, samedi 15 février, dans le journal espagnol El Pais. "Je ne peux pas utiliser mon nom sur les réseaux sociaux", explique-t-il, alors que son identité complète apparaît bien sur ses diplômes.
En cause, les conditions générales d'utilisation des plateformes. Facebook, par exemple, lui interdit l'utilisation de son vrai prénom. Il a donc pris celui de son fils, Carlos, pour pouvoir s'inscrire. Sur Gmail, même problème : impossible d'ouvrir un compte avec son identité. C'est même allé plus loin, raconte le directeur éditorial de Capital Financiero, un hebdomadaire économique basé à Panama City. Une employée de Google lui a expliqué un jour ne pas avoir pu lui faire parvenir un mail parce qu'elle utilisait son prénom. Un filtre l'avait détecté dans le message.
Sur Linkedin en revanche, l'homme possède bien un profil à son nom. C'est d'ailleurs le cas d'une dizaine d'autres personnes qui sont inscrites avec cet état-civil. Sur Twitter, son pseudo se limite à la première lettre de son prénom et son nom. Son identité complète apparaît bien sur son profil, sans que cela semble poser problème.
"Personne n'oublie mon prénom"
Ce prénom lourd à porter, Hitler Cigarruista le doit à son père, expliquait le journaliste, dans une interview à Vice en 2014. "Mon père m'a toujours dit qu'il avait choisi ce nom pour montrer aux gens qu'une bonne personne pouvait s'appeler Hitler. Je l'ai souvent entendu dire que le monde se serait mieux porté si les Allemands avaient gagné la guerre." Une idéologie paternelle qui lui a posé des problèmes dans la vie quotidienne, notamment au cours de ses études.
"Avec un nom comme celui-ci, qui porte une charge politique, idéologique et humaine comme aussi forte, tu vois de tout : des gens qui te regardent comme si tu avais voté pour lui", indique-t-il à El Pais. L'affaire se corse quand il s'agit de voyager à l'étranger. Il cite par exemple les séjours dans des pays anglo-saxons, où les gens le saluent d'un évocateur "Hi, Hitler". Ou lorsqu'il a posé pour la première fois le pied en Allemagne et que l'agent en charge du contrôle aux frontières, perplexe, a appelé ses collègues pour contrôler son passeport. "Ils m'ont demandé, entre rires et surprise, si c'était mon vrai prénom. Avant de finalement me laisser passer."
Hitler Cigarruista préfère voir le bon côté des choses. "Personne n'oublie mon prénom. Certains me reconnaissent encore après 20 ans et me saluent d'un 'hé Hitler'. Cela n'arriverait pas avec un Pedro."
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