"Vous croyez avoir tué Chokri Belaïd ? Je suis Chokri Belaïd", la vidéo des blogueurs
"Vous croyez avoir tué chokri
Belaid? Je suis Chokri Belaid! Je n'ai pas eu peur avant, je n'aurai pas peur maintenant." débute la vidéo. Les blogueurs parlent
ensuite un à un et disent pourquoi ils iront dans la rue le 8 février,
jour des obsèques de l'opposant Chorki Belaïd.
Cliquez ici pour voir le clip La rue
nous appelle الشارع ينادينا
Voici la traduction
Wala Kasmi (citoyenne-journaliste) "Je vais être dans la rue, demain le 8
février 2013, car on ne peut plus se taire devant la situation qu'on
est en train de vivre. Parce que tous les jeunes Tunisiens doivent
descendre dans la rue et parce que l'élite de la Tunisie doit
assumer sa responsabilité historique pour "guider" le
pays ".
Ramzi Bettibi (blogueur) " Demain je descends dans la rue, à midi
sur l'avenue Habib Bourguiba, pour que, le jour où mes enfants me
poseront la question 'où étais-tu ce jour historique, quand
vous aviez eu la chance d'en finir avec la continuité du régime
policier en place, quand vous aviez eu la chance d'en finir avec la
situation de non-guerre et non-paix que vous viviez, quand vous aviez
eu la chance de nous garantir une meilleure Tunisie'? Je
pourrais leur répondre :'J'étais au cœur de la
bataille!'. "
"Se taire n'est plus une
option"
Bassem Bouguerra (blogueur) "Je vais être dans la rue demain, à
midi, pour réclamer la dissolution des ligues de protection de la
révolution [milices pro-gouvernement], pour demander au gouvernement
actuel, soit de former le bon gouvernement soit de laisser la place à
des gens plus efficaces. Et le plus important, je demande à tous les
officiers libres au sein du ministère de l'Intérieur de ne pas
refaire la gaffe du 14 Janvier, de ne pas être un outil de
répression de leur peuple quels que soient les ordres ".
Fatma Riahi (blogueuse) "Je vais être dans la rue demain à
midi sur l'avenue Habib Bourguiba parce que se taire n'est plus
une option. Parce que qu'on sera tous interrogés par l'Histoire
demain ou un autre jour sur ce qu'on a fait. On doit tous être
dans la rue car le sang tunisien nous est cher. J'ai décidé
d'être dans la rue car notre situation est très fatiguante et on
ne peut plus être plus patient ".
"Il ne reste que la rue pour
nous défendre"
Sofienne Chourabi (blogueur) "Je voudrais que les gens soient dans la
rue demain à midi sur l'avenue Habib Bourguiba, non pas pour semer
el fetna dans le pays mais pour sauver le pays du gouvernement du
parti Ennahdha qui a remplacé le gouvernement du parti RCD (parti de
Ben Ali) qui conduisait le pays vers la fetna. Aujourd'hui c'est
le parti Ennahdha qui le fait. C'est de notre devoir d'être
demain nombreux à l'avenue Habib Bourguiba, demain pour sauver le
pays ".
Azyz Amami (blogueur) "Si on parle de la révolution
tunisienne, on se rend compte que les martyrs n'ont eu aucun droit,
les blessés ont été malmenés, ceux qui y ont participé se
retrouvent en prison comme Sabeur Mraihi ou assassinés comme Chokri
Belaid . Il ne nous reste que la rue pour nous
défendre. On joue avec le sang. Pour faire court :'Que
vos lois aillent se faire foutre ! Ceci est un appel clair et
franc aux émeutes et à la violence'. "
Amal Khlif (responsable marketing) "Demain
je serai dans la rue, car le 14 janvier 2011 nous avions fait quelque
chose de magnifique. On a placé la barre très haut. Des gens sont
venus après et ont battu tous les records : ils ont tout
détruit en deux ans et traîné l'image de la Tunisie très bas.
On est là pour l'élever ".
Borhene Eddine Fakhfekh (concepteur
rédacteur de pub) "Demain je serai dans la rue à midi sur
l'avenue Habib Bourguiba pour plusieurs raisons, parmi lesquelles :
dénoncer la hausse des prix, l'arrestation des jeunes qui ont
participé à la révolution, la négation de la présence de tireurs
d'élites pendant la révolution etc. Bref, la liste est longue
SURTOUT l'assassinat de Chokri Belaid ".
"Je n'ai plus rien à dire, il
faut que je fasse quelque chose. Car ils n'ont plus peur de nous"
Jihed Mabrouk (blessé de la
révolution) "Je veux sortir dans la rue demain à
midi, je voudrais que vous soyez tous avec nous parce que Chokri
Belaid est un martyr. Parce que je ne crois pas que la justice qui
n'a pas trouvé ceux qui ont tué les martyrs et qui ont blessé
les jeunes de la révolution pourra trouver celui qui a assassiné
Chokri Belaid, Pareil pour tous ceux qui mourront après lui. Ils ne
trouveront pas le coupable ".
Slim Amamou (blogueur) "Demain je serai aux obsèques de Chokri
Belaid à midi, après je serai à l'avenue Habib Bourguiba car la
situation ne supporte plus les paroles, je n'ai plus rien à dire,
il faut que je fasse quelque chose. Car ils n'ont plus peur de
nous ".
Imen Amiri "Demain je serai dans la rue pour en
finir avec ce régime fasciste. On ne peut plus se taire. Il est
temps qu'ils soient jugés, si on ne bouge pas, c'est nous qui
seront jugés demain ".
Emine Mtiraoui (blogueur) "Je suis Emine Mtiraoui qui sera demain
dans la rue pour filmer avec subjectivité tout ce qui va se passer.
Je suis aussi Emine Mtiraoui qui participera aux obsèques du martyr
Chokri Belaid et qui dira non ! Non à la continuité de ce
régime ! Non à la dictature avec toutes ses formes et
couleurs ! Et qui déracinera toute forme de dictature qui
voudrait s'installer ".
Remerciements à Wala Kasmi.
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