Nous fêtons cette année les 50 ans de Mai 68. La guerre du Vietnam a cristallisé la colère, la contestation du pouvoir. Une guerre devenue le marqueur d'une génération qui voulait la paix.
Jamais l'engagement américain n'a été aussi fort qu'au Vietnam en 1968. Les GI's débarquent par vagues entières pour atteindre le chiffre record de 500 000 soldats. Mais pour quels résultats ? L'Amérique s'enlise. Partout, le Viet-Cong lance ses offensives. La lassitude se lit déjà sur le visage des hommes. En 1968, à la Sorbonne, Henri Weber était le patron des étudiants communistes quand le Vietnam était la grande cause d'une partie de cette jeunesse qu'il mobilisait sans cesse contre cette guerre. "Notre génération est entrée en politique par indignation contre les guerres coloniales", explique Henri Weber. "La guerre d'Algérie d'abord, pour les plus anciens, et puis la guerre du Vietnam pour ceux qui étaient nés en 48, etc.".
Le drame Rudi Dutschke
La mobilisation des mouvements de gauche est très forte partout dans le monde. Contre la guerre au Vietnam se retrouvent des pacifistes, mais aussi des radicaux. Par milliers, de jeunes Américains désertent et quittent même leur pays pour éviter l'incarcération. À Berlin, la mobilisation vire au drame : Rudi Dutschke, le leader du mouvement étudiant, est gravement blessé par un extrémiste de droite. C'est l'indignation pour toute une génération qui entre en conflit ouvert avec le gouvernement allemand, le meilleur allié de l'Amérique. Aux États-Unis, c'est carrément le Pentagone qui est visé. Les images de cette jeunesse matraquée font alors le tour du monde. Avec le cliché emblématique du photographe français Marc Riboud, La Fille à la fleur, l'Amérique perd maintenant sur le terrain, comme dans l'opinion. Les horreurs de la guerre s'invitent chaque soir via la télévision dans les foyers occidentaux.
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