La recherche sur les cellules souches récompensée par le prix Nobel de médecine
Il a été décerné au Britannique John Gurdon et au Japonais Shinya Yamanaka.
SCIENCES – Le prix Nobel de médecine a été décerné lundi 8 octobre au biologiste britannique John Gurdon et au médecin japonais Shinya Yamanaka pour leurs recherches sur la reprogrammation nucléaire, une technique qui permet de transformer des cellules adultes en cellules souches capables de créer tous types de tissus du corps humain. "Leurs découvertes ont révolutionné notre compréhension sur la manière dont les cellules et les organismes se développent", explique le comité Nobel.
Des cellules adultes rajeunies
Les deux lauréats ont été récompensés pour avoir découvert "que les cellules adultes peuvent être reprogrammées pour devenir pluripotentes", c'est-à-dire capables de se différencier en plusieurs types de cellules.
En 1962, le Britannique John Gurdon, né en 1933, a découvert que le code ADN contenu dans une cellule de grenouille adulte contenait toutes les informations nécessaires pour transformer la cellule en toutes sortes de nouvelles cellules. En 2006, le Japonais Shinya Yamanaka, 50 ans, a quant à lui découvert que des cellules adultes de souris pouvaient être reprogrammées et redevenir immatures.
Le professeur Yamanaka et son équipe ont en réalité fait subir une cure de jouvence, au moyen d'un cocktail de gènes, à des cellules adultes.
Cela a permis de les ramener au stade des cellules souches embryonnaires. Et ainsi, de se passer de l'embryon pour "récolter" les précieuses cellules souches.Ces cellules embryonnaires, qui évoluent pour générer toutes les autres cellules du corps humain, sont reconnues dans le monde médical comme essentielles à la recherche de traitements contre certaines maladies graves.
Un problème éthique contourné
Mais ces cellules posent un problème de bioéthique. Les découvertes des deux lauréats sont donc d'autant plus importantes, car elles coupent l'herbe sous le pied aux critiques estimant que prélever des cellules souches à partir d'embryons équivaut à sacrifier une vie.
Les travaux de Shinya Yamanaka ont d'ailleurs été salués par le Vatican et les dirigeants les plus conservateurs de la planète, y compris l'ancien président américain George W. Bush.
Malgré le progrès accompli et l'obstacle éthique contourné, le chercheur japonais reste extrêmement prudent. Avec cette méthode, "nous pourrions bien être capables de créer la vie", explique-t-il. Et être "donc confrontés à une nouvelle question éthique".
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