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La sonde Rosetta arrive au plus près de sa destination finale

C'est ce mercredi que la sonde européenne Rosetta arrivera à 100 km seulement de la comète Tchourioumov-Guérassimenko, sa destination finale, dix ans après son lancement. Jamais aucun véhicule spatial ne s'est mis en orbite autour d'une comète. L'objectif est de recueillir des informations sur l'évolution du système solaire.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La sonde Rosetta a accompli un voyage de plus de six millions de kilomètres © REUTERS/Nasa)

L'heure de vérité approche à grands pas pour la sonde européenne Rosetta. Lancée en mars 2004 par l'Agence spatiale européenne (ESA), elle est sur le point de s'approcher à quelque 100 kilomètres de l'objet céleste pour lequel elle a été conçue : la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Derrière ce nom barbare se cache une comète dont l'étude est présentée comme capitale pour appréhender une partie de l'évolution du système solaire. Et pour ce faire, Rosetta a accompli un voyage de pas moins de six milliards de kilomètres dans l'espace. Ce mercredi 6 août marque la fin de la phase d'approche. Désormais, sonde et comète vont jouer en quelque sorte à un jeu du chat et de la souris, ou une parade pour faire connaissance, comme l'explique Xavier Penot, animateur scientifique à la Cité de l'Espace à Toulouse.

Xavier Penot : "Comme deux cyclistes, l'un passant sur la gauche, puis sur la droite..."

Pour achever cette approche, les scientifiques au sol ont dû gérer en permanence la vitesse de la sonde Rosetta, depuis son "réveil" le 20 janvier dernier après un sommeil de deux ans et demi, programmé pour économiser son énergie.

Préparer le terrain

Rosetta a d'ores et déjà livré des images intéressantes pour les ingénieurs, sur lesquelles ont voit notamment que la fameuse comète est en fait constituée d'un double noyau, lui donnant l'apparence d'une grosse cacahuète. Pourquoi une telle forme ? La réponse à cette question entre dans le cadre de la mission confiée à la sonde, qui doit emmagasiner des centaines d'informations primordiales pour comprendre l'évolution de notre système solaire. Car les comètes, à l'environnement totalement congelé depuis des milliards d'années, offrent une vision totalement intacte de ce qu'était le système solaire à cette époque, comme l'explique Francis Rocard, astrophysicien au Centre national d'études spatiales (CNES).

Francis Rocard : "Les comètes recèlent un matériau totalement intact depuis plus de quatre milliards d'années"

Mais l'approche de Rosetta, qui va observer la comète sous toutes les coutures, a aussi un but bien plus concret. Elle doit repérer un terrain d'atterrissage propice pour le robot Philae, qu'elle a embarqué dans son périple. Selon les prévisions, et si tout se passe bien, il doit harponner la comète en novembre prochain. Il sera donc sur place lorsque Tchourioumov-Guérassimenko passera au plus près du soleil en août 2015. Il aura pour mission d'engranger, lui aussi, le maximum d'informations et de prélèvements. Rosetta, elle, achèvera sa mission dans l'espace en décembre 2015, presque douze ans après son grand départ.

  (La sonde Rosetta s'approche de la comète © Idé)

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