Le boson de Higgs, une Ă©nigme de la physique en passe d'ĂȘtre rĂ©solue
Les chercheurs du CERN ont annoncĂ©, mardi 13 dĂ©cembre, avoir identifiĂ© des signaux qui pourraient trahir l'existence du boson de Higgs, la seule particule Ă©lementaire encore non identifiĂ©e.Â
On lâappelle "la particule divine". Lâexpression ne plaĂźt pas aux scientifiques, mais pour le commun des mortels, lâimage est plus parlante que son nom : le boson de Higgs. Si son existence est prouvĂ©e, elle permettrait dâexpliquer pourquoi certaines particules ont une masse et dâautres non. ConcrĂštement, cette dĂ©couverte validerait les thĂ©ories scientifiques sur lesquelles sâest appuyĂ©e la physique moderne. Selon les derniers rĂ©sultats publiĂ©s par le Centre europĂ©en de recherche nuclĂ©aire (CERN), cette "quĂȘte du Graal" de l'infiniment petit, entamĂ©e depuis les annĂ©es 1960, semble proche dâaboutir.
Pourquoi est-il si important de trouver le boson de Higgs ?
Pour Bruno MansouliĂ©, directeur de recherche au CEA (Commissariat Ă l'Ă©nergie atomique), c'est "la pierre angulaire du modĂšle standard de la physique des particules". ConcrĂštement, on explique la nature, c'est-Ă -dire nous-mĂȘmes et ce qui nous entoure, grĂące Ă des particules Ă©lĂ©mentaires. Aujourd'hui, elles sont toutes connues. Toutes, sauf une : le boson de Higgs. Jusqu'Ă prĂ©sent, toutes les thĂ©ories et les dĂ©couvertes scientifiques ont Ă©tĂ© basĂ©es sur son existence supposĂ©e, sans que l'on puisse la prouver. Mais si le CERN rĂ©ussit Ă dĂ©terminer la masse du boson de Higgs, cela voudra dire que celui-ci est bel et bien prĂ©sent dans notre univers.
Sa découverte pourrait également ouvrir de nouveaux horizons et aboutir à des avancées sur la compréhension de notre environnement et de son origine, comme l'explique Bruno Mansoulié à Nicolas Chateauneuf et Matthias Second de France 2.
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Quels sont les résultats publiés par le CERN ?
Les scientifiques du CERN ont annoncĂ©, mardi 13 dĂ©cembre, avoir identifiĂ© des signaux qui pourraient trahir l'existence du boson de Higgs. La fameuse particule est traquĂ©e depuis vingt mois dans le "Grand collisionneur de hadrons" (LHC) du CERN. Il sâagit dâun immense accĂ©lĂ©rateur de particules enfoui aux portes de GenĂšve, sous la frontiĂšre franco-suisse. Cette installation de 27 km de circonfĂ©rence, construite Ă 100 mĂštres sous terre, permet de recrĂ©er les conditions ayant existĂ© quelques fractions de secondes aprĂšs le Big Bang, le point de dĂ©part de notre univers.
Les physiciens font sâentrechoquer des protons Ă la vitesse de la lumiĂšre, espĂ©rant dĂ©tecter, dans les dĂ©bris, la trace du boson de Higgs. Rien que pour 2011, 400 000 milliards de collision ont Ă©tĂ© provoquĂ©es."Cette accumulation de donnĂ©es permet de marquer un progrĂšs sensible dans la quĂȘte du boson de Higgs, mais ne suffit pas Ă trancher sur lâexistence ou la non-existence de cette insaisissable particule", rĂ©sume le CERN dans un communiquĂ©. Alors, tout ça pour ça ? Non, explique le physicien Daniel Fournier Ă Nicolas Chateauneuf et Matthias Second. Ces mesures permettent de cerner le boson de plus en plus prĂ©cisĂ©ment :
Pourquoi tant de prudence ?
Seul moyen de lever l'ambiguĂŻtĂ© statistique : quadrupler le nombre de collisions. Ce qui devrait ĂȘtre fait en 2012, avant d'enfin pouvoir rĂ©soudre cette Ă©nigme. Et affirmer officiellement que le boson de Higgs existe.
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