Les climatologues demandent à Pécresse de désavouer Allègre
Claude Allègre, ancien ministre de l’Education, soixante-treize ans depuis hier.
_ Et en cadeau d’anniversaire, encore des pages entières de ramdam dans la presse autour de son livre-étendard, L’imposture climatique, en tête des ventes avec déjà 120.000 exemplaires écoulés. Un best-seller pour un essai scientifique.
Le médaillé d’or du CNRS (1994) s’y inscrit en pourfendeur de la thèse du réchauffement climatique global, affirmant qu’il s’agit d’un simple "changement climatique" – pas si grave, donc, que le CO2 n’a rien à y voir et surtout que l’activité humaine n’a aucun impact sur l'évolution du climat.
_ A l’appui de son développement qui fait passer un mythe pour un fait scientifique : des allégations infondées, des contre-vérités, des graphiques scientifiques trafiqués, des erreurs de forme, de citations etc. Le tout, déjà dénoncé à maintes reprises par la communauté scientifique.
L'homme se couvrant tout seul de ridicule avec ses mensonges, les choses auraient pu en rester là. S’il n’y avait pas eu dans son ouvrage, de surcroît, les accusations portées sur des climatologues agents d’un système "mafieux" et "totalitaire", destiné à imposer leurs vues aux contradicteurs, par simple appétit "d’argent".
Contre-attaque
Les injures ajoutées au succès des ventes : la communauté scientifique estime aujourd’hui que la politique du dos rond a trouvé ses limites. Las de se laisser "traîner dans la boue", explique la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, quelque 410 spécialistes du climat ont décidé de contre-attaquer.
Ils ont écrit à Valérie Pécresse.
_ Une lettre ouverte (lire la pièce jointe, ci-dessous) pour demander à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de désavouer publiquement Claude Allègre, en organisant "un vrai débat scientifique serein et approfondi". Car, précisent-ils, l’ouvrage de l’ancien ministre de l’Education n’aurait "jamais pu être publié" si on lui avait simplement demandé "la même exigence de rigueur qu’à un manuscrit professionnel".
Parmi les 410 premiers signataires, des professeurs au collège de France, des Académiciens des sciences, des patrons de laboratoires de recherche. Bref, toute une communauté de scientifiques de haut vol, qui s’estime bafouée par le brûlot de Claude Allègre, et qui réclame le soutien public de son autorité politique.
_ Une première.
Gilles Halais, avec agencesOeuvres liées
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