Mars aurait perdu son atmosphère à cause d'éruptions solaires
Quatre études basées sur les résultats de la sonde Maven ont été publiées jeudi. Elles ont été publiées jeudi dans la revue "Science".
Les éruptions solaires auraient provoqué la disparition d'une grande partie de l'atmosphère de Mars dans la jeunesse de la planète rouge. C'est ce qui ressort de quatre études publiées, jeudi 5 novembre, dans la revue américaine Science. Elles reprennent les premiers résultats scientifiques transmis par Maven, une sonde orbitale de la Nasa qui s'est insérée dans l'orbite martienne en septembre 2014.
"L'érosion des vents solaires est un mécanisme important de perte de l'atmosphère et était suffisamment importante pour entraîner un bouleversement du climat martien", a estimé, lors d'une conférence de presse téléphonique, Joe Grebowsky, responsable scientifique de Maven au Centre Goddard des vols spatiaux de la Nasa.
Jets de matière ionisée
Des mesures de la haute atmosphère martienne montrent notamment un taux d'échappement dans l'espace des flux de particules ionisées dix fois plus rapide que la normale, pendant une éruption solaire survenue au printemps dernier. Cela donne une bonne indication du mécanisme par lequel Mars a pu perdre une grande partie de son atmosphère pour devenir le grand désert aride d'aujourd'hui, explique Bruce Jakosky, de l'université du Colorado à Boulder, l'un des auteurs de ces travaux.
Etant donné que ces éruptions devaient se produire plus fréquemment dans l'enfance du système solaire, ces chercheurs suggèrent que les taux d'échappement des particules formant l'atmosphère de Mars étaient largement liés à la grande activité du Soleil. Les instruments de Maven ont fourni une visualisation du champ magnétique martien bombardé par des jets de matière ionisée pendant la puissante éruption du soleil du mois de mars dernier.
Une aurore boréale repérée pour la première fois
"Mars semble avoir possédé une atmosphère épaisse et suffisamment chaude pour que l'eau puisse y couler, ce qui est un ingrédient essentiel à l'existence de la vie telle que nous la connaissons" a noté John Grunsfeld, responsable des missions scientifiques à la Nasa. Comprendre ce qui s'est passé avec l'atmosphère martienne nous éclairera sur la dynamique et l'évolution de toute atmosphère de planète."
Une autre étude publiée jeudi dans Science indique une plus grande densité d'oxygène atmosphérique qu'estimée précédemment. Une troisième étude basée sur les résultats de Maven montre une aurore boréale à une basse altitude de seulement 60 km, très similaires à celles observées sur la Terre, une observation sans précédent. Ces phénomènes lumineux spectaculaires sont provoqués par l'interaction entre les particules ionisées des vents solaires et l'atmosphère.
Enfin, une quatrième étude, réalisée à l'université du Colorado, a analysé des nuages de poussières détectés à des altitudes variant entre 150 et 1 000 kilomètres. Aucun processus connu ne peut transporter de telles concentrations de poussière à ces altitudes au-dessus du sol, expliquent les chercheurs qui excluent aussi les lunes de Mars comme source d'attraction vu la taille et la distribution des particules. Selon eux, il s'agirait plutôt de poussières d'origine interplanétaire.
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