Nanosciences : le chercheur Thomas Ebbesen obtient la médaille d'or 2019 du CNRS
Ses travaux empruntent à de nombreuses disciplines, comme les sciences des matériaux carbonés, l'optique, la nanophotonique et la chimie moléculaire.
Le chercheur en physico-chimie Thomas Ebbesen, auteur de découvertes pionnières dans le domaine des nanosciences, s'est vu attribuer la médaille d'or 2019 du CNRS, mercredi 3 juillet. Cette récompense, l'une des plus hautes distinctions scientifiques françaises, lui sera remise le 24 octobre à Paris.
"Je suis très ému de recevoir cette médaille. Je ne m'y attendais pas du tout", a réagi ce professeur, aujourd'hui à la tête de l'Institut d'études avancées de l'université de Strasbourg (Usias), après avoir dirigé l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis) de Strasbourg de 2005 à 2012. "Cette reconnaissance de la communauté scientifique française me touche beaucoup."
#TalentsCNRS | La médaille d'or du @CNRS, l’une des plus prestigieuses récompenses scientifiques françaises, distingue cette année le physico-chimiste franco-norvégien Thomas Ebbesen.
— CNRS (@CNRS) 3 juillet 2019
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Né en Norvège il y a 65 ans, Thomas Ebbesen vient de demander la nationalité française. Membre de plusieurs académies dont l'Académie des sciences française, il a reçu de nombreuses récompenses, notamment le prix Kavli pour les nanosciences en 2014.
Ses travaux interdisciplinaires en nanosciences couvrent des domaines comme les sciences des matériaux carbonés, l'optique, la nanophotonique (étude de la lumière et de ses interactions avec la matière à des échelles nanométriques) et la chimie moléculaire. Ses découvertes ont notamment permis "des ruptures technologiques en optoélectronique" (conjuguant l'optique et l'électronique) pour les communications optiques et les biocapteurs, souligne le CNRS.
"Curieux et persévérant"
A la fin des années 1980, il s'est aperçu que la lumière parvenait à passer à travers de petits trous de taille nanométrique (de l'ordre d'un milliardième de mètre) percés sur une plaque de métal, alors que ceux-ci sont plus petits que la longueur d'onde de la lumière visible. Un peu comme si un homme "essayait de passer par un trou de serrure". Il lui aura fallu huit ans de travail pour trouver l'explication de ce phénomène optique, joliment intitulé "la transmission extraordinaire".
"Je suis curieux et persévérant, souligne-t-il. Mais le plus excitant, c'est ce que je fais actuellement." Il s'intéresse aux "états hybrides lumière-matière". Avec son équipe, il a démontré qu'on peut accélérer et décélérer des réactions chimiques en se servant des fluctuations électromagnétiques d'un résonateur optique. Et qu'on peut sélectionner un produit donné. Le chercheur pense que cette découverte "va avoir un impact très grand". Par exemple "pour aider à la production de molécules médicamenteuses" et "réduire leur coût de fabrication".
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