OGM : six Académies estiment que l'étude Séralini n'a "aucune conclusion fiable"
L'étude "In Vivo" menée par Gilles-Eric
Séralini ne " permet aucune conclusion fiable " sur les OGM . Déclaration vendredi des
Académies nationales d'Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences,
des Technologies et Vétérinaires. En septembre dernier, Gilles-Eric Séralini
affirmait que le maïs génétiquement modifié NK 603 était dangereux. Les tests de son équipe montraient
que les rats nourris avec ce maïs souffraient, à terme, de tumeurs mammaires et
de problèmes au niveau des reins et du foie.
Or, selon les six Académies, qui
publient un rapport sur Internet, cette étude n'est pas fiable en raison de " nombreuses
insuffisances " . Les académies reconnaissent toutefois ne pas avoir organisé " une
expertise approfondie " de l'article question.
Problème de méthodologie
" Les six Académies
estiment qu'en raison de nombreuses insuffisances de méthodologie et
d'interprétation " les travaux pilotés par Gilles-Eric Séralini " ne peuvent
remettre en cause les études ayant précédemment conclu à l'innocuité sanitaire
du maïs NK603 " , écrivent-elles.
Selon les scientifiques des
six Académies, " la méthodologie statistique classique n'a pas été
employée en ce qui concerne la survenue de tumeurs, le choix des animaux
utilisés (...) et enfin des éléments quantitatifs essentiels pour l'interprétation
des résultats ne sont pas pris en compte " .
Les Académies s'interrogent également sur les conditions de diffusion
vers la presse et sur " la concomitance de la
sortie de deux livres, d'un film et d'un article scientifique, avec l'exclusivité
de leur contenu accordé à un hebdomadaire, assortie d'une clause de
confidentialité y compris vis-à-vis des scientifiques, jusqu'à la conférence de
presse " dévoilant l'étude.
Lettre ouverte au
gouvernement
Le 24 septembre, suite à la
publication du rapport " In vivo " , le gouvernement a demandé une
saisine à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement
et du travail (ANSES) et au Haut Conseil des Biotechnologies (HCB). Les deux
organismes doivent notamment déterminer si l'étude " est de nature à
remettre en cause ou non les conclusions des évaluations précédentes sur cet
OGM " .
Une trentaine d'associations ont
décidé d'apporter leur point de vue. Elles veulent élargir le débat sur la
question des OGM, qui, selon elles, " comporte aussi des enjeux juridiques (appropriation
de la totalité des semences par les brevets), économiques (concentration des
entreprises semencières), environnementaux, politiques et éthiques " .
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