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Aude : des "faucheurs" d'OGM détruisent des centaines de sacs de semences

Sur leurs banderoles, on pouvait lire "Non aux OGM" ou "Colza et tournesol OGM, depuis des mois, gouvernement hors-la-loi".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié
Temps de lecture : 2min
Des sacs de semences sont éventrés dans les locaux d'une coopérative de Castelnaudary (Aude), le 4 mars 2021. (FRED SCHEIBER / AFP)

Ils ont éventré plusieurs centaines de sacs de semences de colza et de tournesol qu'ils considèrent illégales. Une cinquantaine de "faucheurs volontaires" d'OGM ont pénétré jeudi 4 mars dans le site d'une coopérative agricole à Castelnaudary (Aude). Portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Non aux OGM" ou "Colza et tournesol OGM, depuis des mois, gouvernement hors-la-loi", ces militants venus d'Occitanie et d'ailleurs se sont ensuite assis au milieu de l'entrepôt, avant d'être évacués par une trentaine de gendarmes.

"On entend dire qu'il n'y a plus d'OGM cultivés en France. C'est faux. On est venu dire par cette action que les OGM, qui devraient être interdits, sont en fait en vente ici dans ce hall pour les agriculteurs qui veulent bien en semer. C'est en complète contradiction avec la législation européenne", a déclaré l'un de ces "faucheurs", le Toulousain Jacques Dandelot.

Une nouvelle technique de modification du génome

Ces graines de colza et de tournesol obtenues par des NBT ou "New breeding techniques", des outils permettant de modifier le génome des plantes sans insertion de gène étranger (transgénèse), sont considérées comme des organismes génétiquement modifiés par les anti-OGM. En revanche, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a estimé début janvier que les NBT "ne sont pas des OGM", mais des technologies qui permettent "de faire apparaître plus tôt une variété qui aurait pu apparaître naturellement à un moment donné".

Mais en février 2020, le Conseil d'Etat avait estimé que ces nouvelles techniques devaient être soumises à la réglementation OGM. Allant dans le sens de la Cour de justice européenne, il avait donné six mois au gouvernement pour modifier le code de l'environnement. "Depuis plus de six mois, le gouvernement est dans l'illégalité", lit-on sur un tract distribué jeudi à Castelnaudary par les militants anti-OGM.

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