Alimentation : les viandes de culture vont-elles envahir nos assiettes ?
À Singapour, il est désormais possible de consommer de la viande de poulet artificielle. Après les steaks à base de plantes et les mayonnaises sans œufs, faut-il voir dans ces nuggets conçus à partir de cellules animales un nouvel eldorado alimentaire ?
Des filets de poulets ont l’air plus vrais que nature ; pourtant, ils sont entièrement artificiels. Ils ont été créés de toutes pièces en laboratoire et vont pouvoir être commercialisés dans les restaurants de Singapour. Au goût, l’illusion est presque parfaite. "Ça ressemble à du poulet, on retrouve effectivement le goût du poulet ; la texture […] se rapproche plus de la viande hachée", commentait Thomas Donzel, journaliste France Télévisions à Washington (États-Unis), lors d’une dégustation au mois de mai 2019.
Une alternative discutée
La technique est également expérimentée en Israël avec de la viande de bœuf. Le principe ? Extraire une cellule de muscle de vache vivante, avant de la plonger dans un liquide nutritif. Invisibles à l’œil nu, les cellules vont grandir et se multiplier. Après deux à trois semaines, des morceaux de muscle de quelques centimètres commencent à se former. Pour certains scientifiques, ils ne reproduisent pas la complexité d’un tissu musculaire. "Ce tissu musculaire a besoin de nerfs, de vaisseaux sanguins ; il y a aussi des cellules de matière grasse, explique Jean-Francois Hocquette, directeur de recherche à l’INRA. Nous ne pensons pas que l’on puisse appeler ce qui s’appelle couramment ‘viande de culture’, ‘viande’. Il s’agit davantage de fibre musculaire en culture." Point positif toutefois : la production en laboratoire de viande réduirait de 7% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’élevage traditionnel.
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