Urgo veut mettre au point une peau artificielle : "Cela réduira le temps de cicatrisation, la douleur et le risque pour le patient", explique son président
Le laboratoire Genesis de l'entreprise Urgo est bien différent des installations où sont développés l es pansements traditionnels. Ici, les chercheurs travaillent avec des cellules. "Elles sont stockées dans des cuves en azote. Elles sont conservées à une température de moins 150 degrés", explique Aurélie Ferry, la responsable de ce nouveau laboratoire.
"Ici, c'est la zone où on développe la peau. On va avoir différents équipements qui vont nous permettre de vérifier qu'on a le nombre de cellules qu'on attend, qu'on a la viabilité qu'on attend - qu'elles soient bien vivantes - et qu'elles aient la morphologie qu'on attend", poursuit-elle. Mais la recette de fabrication de cette peau artificielle reste secrète.
Ce projet baptisé Genesis n'en est qu'à ses débuts
L'objectif pour les chercheurs est de révolutionner les techniques de soins apportées aux grands brûlés. Guirec le Lous, le président d'Urgo Medical estime que les méthodes actuelles ne sont pas totalement satisfaisantes. "Aujourd'hui, on utilise la greffe, on prend de la peau là où il en reste sur le patient. C'est traumatique pour le patient, ça fait mal et puis ça crée une nouvelle plaie. Puis, deuxième inconvénient : lorsqu'il n'y a pas assez de peau disponible, cela nécessite une intervention en plusieurs étapes. C'est long, douloureux et c'est risqué pour le patient."
Guirec le Lous est persuadé que cette peau artificielle va simplifier le travail des chirurgiens. "Demain avec la peau artificielle, le chirurgien aura à disposition de manière immédiate et illimité de la peau qu'il pourra appliquer directement sur le patient. Donc, cela réduira le temps de cicatrisation, la douleur et le risque pour le patient qui pourra reprendre une vie normale le plus rapidement possible." Mais les scientifiques ont encore beaucoup de travail. Les premiers essais cliniques sont prévus en 2027, avant de pouvoir, peut-être, soigner des patients dès 2030.
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