3,8 millions de mal-logés en France, un chiffre en hausse
Chaque année, la Fondation Abbé Pierre publie son rapport annuel sur le mal-logement en France. Ce jeudi, la 21e étude paraît. Et les conclusions ne sont pas rassurantes. En 2016, il y a en France 3,8 millions de personnes mal-logées, soit 300.000 de plus que l’an dernier.
Dans le détail, 894.500 personnes sont privées de logement personnel, ce qui comprend les 141.500 sans domicile fixe comptabilisés par l’Insee dans sa dernière enquête logement.
Les autres habitent dans des chambres d’hôtels, des habitations de fortune ou sont contraints de vivre chez des tiers.
Précarisation du logement
A cela s’ajoutent plus de 2.800.000 personnes qui se trouvent dans des conditions de logement très difficiles. Et ce sont là les situations les plus graves. Au total, plus de 14.400.000 personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement : soit en situation de surpeuplement, d’impayés ou habitant des copropriétés en difficulté.
De plus en plus de sacrifices pour payer le loyer
Autre phénomène émergeant : le nombre de Français devant fournir un effort financier trop lourd pour se loger augmente de 42% par rapport à 2006. Ca concerne plus de 5,7 millions de personnes. Une fois les dépenses de logement payées, il ne leur reste que 650 euros par mois pour vivre. Comme le nombre d’impayés de loyer, lui n’augmente pas, cela signifie que les personnes en difficulté font des sacrifices.
►►► Ecoutez le reportage sur place de Sandrine Etoa-Andegue :
Et pour la première fois, la fondation Abbé Pierre relève que le chauffage figure parmi les premiers postes d’économie : le nombre de personnes devant se priver de chauffage pour des raisons économiques a augmenté de 46% par rapport à 2006.
Espérance de vie réduite
La Fondation Abbé Pierre fait également un lien entre mal-logement et des problèmes de santé de plus en plus lourds. Si le saturnisme, dû au plomb, est en recul, les problèmes respiratoires dus à l’humidité et à la mauvaise qualité de l’air intérieur touchent un ménage sur cinq selon la dernière enquête nationale logement de l’Insee.
Par ailleurs, chez les sans domicile fixe, l’espérance de vie est de 49 ans. Et dans les bidonvilles, c’est entre 50 et 60 ans.
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