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Après les entrepreneurs, les médecins tentent le buzz des "pigeons"

La fronde des entrepreneurs du web sur les réseaux sociaux avec le mouvement des "pigeons" contre les projets d'imposition du gouvernement a payé : Bercy a annoncé des assouplissements. En pleine négociations sur les dépassements d'honoraires, des médecins ont eux aussi décidé d'utiliser Facebook pour faire pression sur le ministère de la Santé.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

La formule commence à
faire florès. Après les entrepreneurs (plus de 60.000 mentions
"j'aime" sur leur page Facebook), des médecins ont lancé leur page sur
le réseau social. "Les médecins ne sont pas des pigeons" a déjà
rassemblé plus de 19.000 membres en moins d'une semaine. 

En guise d'introduction,
les six exigences portées par ce mouvement : "Pour une médecine de valeur à
sa juste valeur, pour revaloriser le secteur I et le secteur II, pour la liberté
d'installation des jeunes médecins, contre l'application abusive de la TVA sur
des actes thérapeutiques, le médecin est aussi un entrepreneur, pour une unité des
médecins de France publics et libéraux"
.

Après la décision du
ministère du Budget
, d'assujettir certains actes de chirurgie esthétique à la
TVA à 19,6%, et en pleine négociations sur les dépassements d'honoraires, ces
médecins ont décidé de se servir du réseau social pour fédérer les mécontents
en dehors du champ traditionnel et puissant de leurs syndicats.

"Allez dire à votre boucher que
vous ne lui payerez que la première tranche de veau ou à votre plombier que le
troisième robinet est pour sa pomme" (un médecin sur Facebook)

Et les
témoignages affluent sur le "mur". "Avoir fait dix ans d'études
et cinq ans de spécialités, pour être "honorée" de 23 € une
consultation (c'est-à-dire bien moins que le prix d'une "coupe" chez
mon coiffeur...ou qu'un soin chez le podologue de mon mari : 40 €) pour n'avoir
le droit de facturer que le premier acte en entier le deuxième à moitié et le troisième
gratuit"
, s'indigne Dominique Ricci-Cagnol.

Une façon pour ces professionnels de
montrer au gouvernement qu'ils ne vont pas céder facilement à la pression. En
effet à mi-parcours des négociations sur les dépassements
d'honoraires médicaux, la ministre de la Santé et le
directeur de l'Union des caisses d'assurance maladie ont demandé aux médecins
concernés une participation à l'effort budgétaire national et une modération de
leurs exigences tarifaires.

Rappelant que François Hollande s'est engagé à la
régulation des dépassements d'honoraires, considérés comme
des obstacles à l'accès aux soins, la ministre a souligné les attentes des
Français dans ce domaine. "Nos concitoyens ont entendu beaucoup de
discours, ils attendent maintenant des actes concrets"
, a expliqué Marisol
Touraine.

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