Un ancien militaire a marché plus de 4 000 km pour sensibiliser au trouble du stress post-traumatique, "cette blessure qu'on ne voit pas"

Jean-Louis Martinez, 69 ans, a parcouru la France pour lever le tabou du stress post-traumatique des militaires.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Louis Martinez explique que ses traumatismes se sont réveillés en 2011, au moment de prendre "sa retraite". (ERIC POLLET / HANS LUCAS via AFP)

"C'est une blessure qui ne se voit pas, mais qui est tenace", déplore dimanche 3 novembre sur franceinfo Jean-Louis Martinez, un ancien militaire qui traverse la France à pied pour sensibiliser au trouble de stress post-traumatique. Cet ancien sous-officier de l'Armée de terre de 69 ans est parti de Colmar le 1er mai (Haut-Rhin). Après avoir marché plus de 4 000 kilomètres, il affirme avoir récolté "30 000 euros" pour les soldats, blessés ou traumatisés. Il se dit aussi très touché "par la solidarité" des Français lors de son périple. "En six mois, je n'ai jamais dormi dehors une seule nuit", précise-t-il, ému

Jean-Louis Martinez explique que ses traumatismes se sont réveillés en 2011, au moment de prendre "sa retraite". "J'avais des bruits et des odeurs dans la tête", confie-t-il. Cela se traduisait par "des flashs, des visions de scènes vécues" lors d'une de ses missions, "un peu comme quand on se réveille avec une musique dans la tête et qu'elle y reste toute la journée". L'ancien militaire raconte que ces traumatismes ont engendré chez lui "un mal-être intérieur" : "On a peur de tout, on est toujours sur nos gardes".

Blessures physiques et psychologiques

L'ancien sous-officier assure qu'"à l'époque, le stress post-traumatique était tabou". Il a pu s'en sortir grâce à "l'écriture d'un livre", réel "exutoire". Treize ans plus tard, il a décidé de mieux sensibiliser la population en parcourant donc la France qui "ne sait pas forcément" ce qu'est le stress post-traumatique. Jean-Louis Martinez s'est donc lancé ce "défi pour mettre en lumière tous ces blessés", "les faire sortir de l'ombre" et montrer qu'une "blessure n'est pas uniquement physique".

"On dit toujours qu'il y a des morts pour la France, mais jamais qu'il y a des blessés pour la France."

Jean-Louis Martinez, ancien militaire

à franceinfo

Jean-Louis Martinez reconnaît que l'armée a beaucoup "évolué" sur ces questions de stress post-traumatique, en faisant "un bond en avant", il soutient qu'il "y a toujours des choses à faire". Il alerte aussi sur le fait que "la génération d'avant n'a pas été prise en compte" et que pour les soldats, pompiers, gendarmes et policiers qui sont déjà partis à la retraite "la blessure est toujours là dans la tête".

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