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Attentat de Nice : ouverture d'une information judiciaire

Une semaine après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts, François Molins, procureur de la République de Paris, a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire. Cinq personnes ont été déférées.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Le procureur de la République de Paris, François Molins  © AFP)

Quatre hommes et une femme ont été déférés à la justice, à l'issue de leur garde à vue. "Ils ne sont pas connus des services spécialisés de renseignement ", a indiqué François Molins.

 

"Nous avons requis le placement en détention provisoire de ces cinq personnes, qui sont à l'heure où je vous parle toujours en cours d'interrogatoire de première comparution, devant le magistrat instructeur antiterroriste, aux fins donc de mise en examen ", a précisé François Molins. 

Ouverture d'une information judiciaire

Le parquet a ouvert à la mi-journée, une information judiciaire pour les chefs d'accusation suivants :

  association de malfaiteurs terroristes, en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte au personneassassinat et complicité d'assassinattentative et complicité de tentative d'assassinat en bande organisée et sur personne dépositaire de l'autorité publiqueacquisition, détention, cession d'armes en bande organiséeport et transport par deux personnes d'armes de catégorie A et B

La liste des suspects

Les cinq suspects sont :

  Ramzi A., né le 28 novembre 1994 à Nice, de nationalité française et tunisienne, connu pour avoir déjà été condamné à six reprises entre avril 2013 et mai 2015 pour des infractions qui sont des délits de droit communChokri C., né le 11 juillet 1979 à Sousse, de nationalité tunisienne, et dont le casier judiciaire ne porte pas mention de condamnationMohamed Walid G., né le 19 février 1976 à Lamarssa en Tunisie, de nationalité française et tunisienne, et dont le casier ne porte pas non plus mention de condamnationArtan H., né le 30 janvier 1978, jamais condamnéEnkeledja Z., née le 3 mars 1974 en Albanie, de nationalité albanaise et française, dont le casier est vierge de toute condamnation Le procureur précise que "les investigations devront s'attacher à déterminer d'éventuels liens, non établis à ce jour, des protagonistes de l'attentat, notamment avec des acteurs de l'organisation terroriste Daech, qui a revendiqué cet acte ".

François Molins a aussi indiqué que des "traces papillaires avaient été découvertes sur la portière passager du camion ". Des empreintes correspondant à un individu filmé par les caméras de surveillance de Nice, en compagnie de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, le 12 juillet 2016.

Enfin, le terroriste a pu obtenir une arme "par l'intermédiaire de trois des personnes déférées ce jour ".

Le caractère prémédité de l'attaque se confirme 

Le procureur de la République de Paris, a indiqué que le "caractère prémédité de l'attaque " de Nice se confirme.

L'auteur de l'attaque de Nice semble avoir envisagé et mûri son projet criminel plusieurs mois avant le passage à l'acte. (François Molins)

"Les investigations ont permis de confirmer le caractère prémédité de l’attaque" (François Molins)

Trois SMS retrouvés dans le portable du terroriste

Trois SMS, ont été envoyés le 14 juillet par le tueur : le premier à 20h29, les deux autres à 22h27. Ces deux messages sont envoyés sur une ligne utilisée par Ramzi A.

Le procureur François Molins a révélé qu'"en particulier un SMS dans lequel le terroriste se félicitait du pistolet que Ramzi lui avait donné, et dans lequel il en sollicitait de nouveau, précisant ce à quoi ils étaient destinés ".

Des photos également retrouvées 

Le procureur de la République de Paris, François Molins, évoque également un cliché, daté du 14 juillet à 17h09, retrouvé dans le téléphone. Il s'agit d'une photo d'une feuille manuscrite "sur laquelle figurent dix numéros de téléphone", dont trois sont associés au prénom Ramzi, et cinq au prénom de Chokri. Les deux hommes font partie des cinq suspects déférés ce jeudi en vue d'une mise en examen.

D'autres clichés, notamment des feux d'artifice de la promenade des Anglais tirés le 14 juillet et le 15 août 2015 puis d'un concert au même endroit le 17 juillet 2015, "avec des zooms et des focus sur la foule ", ont aussi été découverts.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel s'est aussi inspiré d'autres attaques similaires à la sienne, a expliqué le procureur de la République : "Une photographie datée du 1er janvier 2016, d'un article de presse du journal Nice Matin daté du même jour intitulé je cite : 'Il fonce volontairement sur la terrasse d'un restaurant' .

François Molins a aussi évoqué la présence d'un cliché d'un article de presse revenant sur l'attaque d'un commissariat parisien du 18ème arrondissement perpétré par un Tunisien.

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