Attentat déjoué : "Une scénographie antichrétienne nouvelle" (Frédéric Encel)
Dimanche 19 avril, un homme franco-algérien a été arrêté à Paris et placé en garde à vue. Selon les premiers éléments, l'homme préparait un attentat contre une ou deux églises. La police a découvert dans le véhicule et à son domicile un arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre, de gilet par balles, a annoncé ce mercredi matin le ministre de l'Intérieur.
L’Eglise de façon générale et les églises ont longtemps été considérées comme les symboles de l’impérialisme occidental, explique Frédéric Encel, maître de conférences à Science Po, docteur en géopolitique. "Nous avons là, une résurgence de cette vieille représentation antichrétienne chez les islamistes radicaux qui considèrent que quelque soient les églises concernées, il y a derrière la mainmise de l’occident. "
Récemment Daech a exécuté des chrétiens et a menacé de mort les chrétiens du monde entier. Un fait nouveau dans l'histoire. "Nous avons là une scénographie antichrétienne relativement nouvelle. Il est très rare dans l’histoire d’avoir vu des régimes politiques musulmans ou des groupes islamistes être aussi violents ou génocidaires avec les chrétiens ou les juifs. " Cette menace contre les chrétiens est un des éléments qui permet de faire le lien entre ce qu'il se passe à Paris et Daech. "Ces dernières années, nous avons affaire à des gens qui adoptent le romantisme révolutionnaire de Daech qui transgresse tous les tabous, y compris ceux du monde musulman, " explique Frédéric Encel.
Une nouvelle radicalisation depuis Charlie
Depuis les attentats, début janvier 2015, contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher, on constate une nouvelle radicalisation en France. "La transgression absolue que démontre l’Etat islamique et Daech est quelque chose qui attire. Lorsque l’on pointe le doigt sur la dangerosité et le caractère criminel, c’est ce qui attire un certain nombre de jeunes gens. " La transgression de la violence les faits rêver.
Le gouvernement a lancé une campagne sur internet pour dénigrer Daech, mais pour le moment il est difficile de savoir si cela a réellmeent de l'effet. Néanmoins, "il va falloir lutter notamment sur Internet parce que la quasi-totalité des jeunes qui se radicalisent dans le monde et en particulier en France, le font sur des sites djihadistes qui se trouvent évidemment sur Internet, " prévient Frédéric Encel.
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