"Je n'ai pas pu en parler" : le témoignage de la mère du bébé retrouvé dans le coffre
Agée de 45 ans, cette femme au foyer s'est confiée, sur TF1, sur la découverte de son enfant, dont elle a dissimulé l'existence pendant près de deux ans.
"Le jour de l'accouchement, je n'ai rien dit à personne, le lendemain non plus, le troisième jour non plus." La mère du bébé retrouvé dans le coffre d'une voiture fin octobre s'est confiée, dimanche 3 novembre sur TF1. Dans un entretien diffusé dans l'émission "Sept à huit", la mère, Rose, âgée de 45 ans, admet s'être "enfermée dans un mensonge" concernant cet enfant caché depuis sa naissance.
Elle raconte comment elle a donné naissance, seule, chez elle, le 24 novembre 2011 à l'aube, à une petite fille qu'elle a prénommé Serena. "Tout le monde dormait, j'ai mis ma petite fille au monde, je lui ai coupé le cordon, je l'ai prise dans mes bras", a raconté cette femme au foyer, déjà mère de trois enfants, vivant à Brignac (Corrèze) avec son compagnon, un maçon de 40 ans. "Après, je l'ai posée, j'ai fait mon train-train. J'ai fait lever mes petits, je les ai préparés pour aller à l'école, comme si de rien n'était. Pour moi ce n'était pas un bébé qui venait de naître", a-t-elle poursuivi, soufflant n'avoir "pas pu en parler."
Selon sa sœur aînée, interrogée dans l'émission, la mère avait fait un déni de grossesse, il y a neuf ans, pour son deuxième enfant. Une thèse déjà évoquée par son avocate après la découverte de Serena, retrouvée sale, nue, déshydratée et en carence manifeste de soins.
"N'importe qui aurait pu la trouver, elle n'était pas cachée"
Mise en examen pour "privation de soins par ascendant, violence habituelle sur mineur et dissimulation" et placée sous contrôle judiciaire, comme son compagnon, la mère assure que le bébé ne vivait pas dans un coffre de voiture depuis sa naissance. "C'est un bébé qui a vécu dans ma maison, dans une pièce où personne n'allait. N'importe qui aurait pu la trouver, elle n'était pas cachée", a-t-elle expliqué, précisant que la fillette "ne pleurait pas, ne faisait pas de bruit".
Et détaille sa double vie : "Je me levais avant tout le monde, je préparais le biberon, je descendais lui donner, je restais avec elle un petit peu. Je remontais, je m'occupais des trois enfants. Le soir, quand tout le monde dormait, je me couchais à côté d'elle, je lui parlais, je mettais de la musique, elle avait des câlins, je lui disais que je l'aimais, j'essayais de jouer avec elle, on avait une relation particulière."
Celle qui assure avoir "essayé de la maintenir en vie" dit aussi "mériter une punition et l'accepter". Elle confie que la découverte de Serena a été une délivrance. "Il fallait que je trouve une solution pour que je me sorte de ce cauchemar (...) je savais, quand j'ai emmené la petite au garage, que j'allais être poursuivie." De son côté, la fillette, souffrant de retards importants, "commence à s'extérioriser", indique deux médecins de l'hôpital de Brive où elle a été admise.
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