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Carburants : vers une hausse des prix à la pompe

L'Ufip, l'Union française des industries pétrolières, s'attend à une hausse des prix à la pompe de l'ordre de huit centimes par litre à l'horizon 2016, à cause de l'alourdissement de la fiscalité - le prix du baril de brut, lui, devrait rester stable. La faute donc à la taxe carbone, qui s'appliquera à partir de 2015, et aux certificats d'économies d'énergie qui auront un impact sur les prix.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Très chère essence... et il n'y a pas de raison que ça s'arrête. L'Ufip, l'Union française des industries pétrolières, tire la sonnette d'alarme ce mercredi. A l'horizon 2016, le litre à la pompe aura augmenté, en moyenne de 8 centimes (8,5 centimes pour le gazole, qui représente 80 % des ventes, et 7,7 centimes pour le sans plomb).

Pourtant, le prix du baril de brut, lui, ne va pas bouger. Ou quasiement pas. Pourquoi cette hausse alors ? A cause des nouvelles taxes. Outre la hausse de la TVA, de 19,6 % à 20 %, il y a la contribution climat énergie - autrement appelée taxe carbone - qui s'appliquera en 2015, et devrait représenter 4 centimes par litre.

Les CEE répercutés sur les consommateurs

Il y a aussi les certificats d'économies d'énergies (CEE), qui auront un impact mécanique direct sur les prix - 2,7 centimes par litre. En effet, les vendeurs de carburant vont être mis à contribution pour réaliser des économies d'énergies, sous peine de pénalités. "Dans la mesure où les marges de distribution sont extrêmement réduites, il est impossible pour les opérateurs d'absorber ce surcoût, qui sera donc répercuté au consommateur" , explique le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky.

Enfin, les pétroliers se voient dans l'obligation de relever la part de biogazole de 7 % à 7,7 %, et d'acheminer une partie de leurs produits par des navires qui battent pavillon français.

L'Ufip demande des baisses de charges

Tout cela pour dire que, selon l'Ufip, la hausse des prix ne profitera pas aux industriels du secteur... qui ne manquent pas de souligner que la rentabilité du raffinage n'existera qu'au prix de nouvelles fermetures ou réductions de capacité.

"Toutes les raffineries sont menacées" , résume Jean-louis Schilansky. Comme la France en a déjà beaucoup fermé, "c'est probablement d'autres pays, où il y a des raffineries plus vulnérables, qui risquent d'être touchés par ce mouvement" .

Ce qui ne l'empêche pas de demander "une bouffée d'oxygène" : le gouvernement, dit-il, "ne peut pas agir sur le coût de l'énergie, mais il peut alléger certaines des charges qui pèsent sur les raffineries, notamment des réglementations" .

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